Contingence

De Spinoza et Nous.
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Sont contingentes (contingens) les choses singulières en tant que rien dans leur essence ne pose pas nécessairement leur existence ou leur inexistence : E4D3. Une table est par exemple contingente parce que son essence qui est la puissance de se maintenir dans sa configuration spécifique de meuble à quatre pieds surmontés d'un plateau ne contient rien qui puisse poser nécessairement son existence. Il n'y a aucune contradiction à concevoir qu'aucune table n'existe. Certes la table que nous avons en face de nous existe nécessairement mais extrinsèquement seulement, car c'est en raison seulement de l'existence du bois, de l'artisan qui l'a fabriquée, de l'homme qui en avait besoin, de lois diverses de la nature etc. qu'elle a la puissance d'exister et non par elle-même. Il en est de même de tous les modes finis dont l'essence se comprend par la substance qui exprime sa puissance en elles. En revanche, l'existence de Dieu est intrinsèquement nécessaire parce que son essence est absolument infinie : comme rien n'existe alors en dehors de lui, il ne peut devoir son existence qu'à lui-même. Enfin une chimère comme par exemple un cercle carré dont la définition contient une contradiction interne manifeste n'est pas contingente car son existence même est impossible.

Au début de l’Éthique, Spinoza ne distingue pas le contingent du possible (E1P33, scolies). Mais à partir de la quatrième partie, le contingent se rapporte à l'essence d'une chose singulière lorsque nous savons qu'elle n'enveloppe pas nécessairement l'existence (tous les êtres de la nature naturée) tandis que le possible se rapporte à l'existence de ces choses lorsque nous ignorons si les causes qui peuvent les produire sont elles-mêmes nécessaires.

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