Substance

De Spinoza et Nous.
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La substance (substantia) désigne depuis Aristote "ce qui est en soi", "ce qui n'est pas en autre chose". Un geste n'existe pas en lui-même mais "en autre chose" : dans un corps donné. La substance, c'est donc ce qui "se tient en dessous" (sub stare), ce qui fait office de support stable pour les manifestations variables d'un être. Aussi pour Aristote, un individu est une substance et inversement. Mais un individu peut-il réellement être "en soi" si l'on ne peut le concevoir en dehors de toutes les déterminations (biologiques, sociales etc.) qui font de lui ce qu'il est ? Pour être réellement "en soi", une chose ne doit avoir besoin que de soi-même pour être.

C'est pourquoi Spinoza refuse l'équivocité de la notion aristotélicienne de substance qui semble indifféremment pouvoir être appliquée au bras, support du geste, au corps support du bras, au corps social, support du corps individuel etc. Équivocité qui se trouve encore chez Descartes. Pour l'éviter, le philosophe précise dès la troisième définition de l’Éthique que non seulement une substance est ce qui est et doit se concevoir "en soi" mais en même temps ce qui est et doit se concevoir "par soi". Aussi la substance est naturellement cause de soi, c'est-à-dire qu'elle existe nécessairement (E1P7), qu'elle est Infinie (E1P8) et indivisible (E1P13). En conséquence, seul Dieu peut être appelé adéquatement "substance" et la seule substance est Dieu (E1P14 et corollaire). Dieu est donc la substance de toutes choses (E1P15), libre (E1P17) et éternelle (E1P19).

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