Souveraineté

De Spinoza et Nous.
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La souveraineté est la caractéristique de toute puissance ou perfection qui n'est soumise à aucune puissance ou perfection supérieure. Une puissance souveraine ne dépendant que de soi pour s'exercer est nécessairement absolue, tandis qu'une puissance qui dépend d'une autre est sujette et relative à cette puissance supérieure.

Le mot Dieu n'est rien d'autre que le nom donné à la puissance souveraine organisant l'infinité des choses existant dans la nature. La souveraine puissance est ainsi la nature elle même[1], non pas comprise comme ensemble de ces choses ni même comme matière inerte et informe de toutes ces choses[2] mais bien comme nature naturante, c'est-à-dire comme essence active de toutes choses que constituent les attributs même de l'être absolument infini : l'étendue et pensée[3].

La souveraineté est en ce sens une notion proche de celle de substance mais elle ne s'applique pas qu'à Dieu : elle peut aussi concerner le pouvoir politique en tant qu'il peut se déterminer à agir par soi-même, et non sous l'impulsion d'un pouvoir extérieur. Elle porte principalement sur les lois qui régissent la vie civile. Le souverain peut-être un individu (monarchie), un groupe d'individus (aristocratie) ou le peuple (démocratie).

Notes

  1. D'où l'expression "Dieu ou la nature" ou en latin Deus sive natura, qu'on trouve dans la préface de la quatrième partie de l'Éthique : "Cet être éternel et infini que nous nommons Dieu ou nature agit comme il existe, avec une égale nécessité"
  2. Lettre 73 à Oldenbourgh
  3. Ethique II, propositions 1 et 2
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