Attribut

De Spinoza et Nous.
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Au début de l’Éthique, l’attribut (Attributum) est défini ainsi : c'est « ce que l'entendement perçoit d'une substance comme constituant son essence » (E1D4). Dans le langage philosophique usuel au temps de Spinoza, l’attribut est ce qu'on attribue, c'est-à-dire ce qu'on affirme d'un sujet ou d'une substance, autrement dit le prédicat. Par exemple la couleur blanche est attribuée au lait : le blanc serait donc un attribut du lait. L'originalité de Spinoza est donc ici de conférer à ce concept d'attribut une valeur directement ontologique et non plus simplement logique ou gnoséologique.

Au début de l'Éthique, nous ne savons pas encore que la substance est infinie E1P8 et donc qu'elle est unique E1P14. Pour comprendre ce concept d'attribut dès le début, admettons alors qu'un cheval soit une substance, son essence n'est pas sa couleur, son âge et autres caractères accidentels mais ce qui nous permet de reconnaître que c'est un cheval : cette configuration physique globale qui fait de lui un animal capable de trotter, galoper, hennir etc. L'attribut du cheval serait alors l'idée de cette essence, de cette configuration physique. Ce n'est pas quelque chose d'extérieur à cette substance, qui serait rapporté par l'entendement, mais bien ce que l'entendement perçoit de son essence. Ce n'est pas l'essence de la substance, ce n'est pas non plus un simple point de vue particulier et partiel, il y a attribut si et seulement si il y a perception par l'entendement de l'essence de la substance.

Mais nous apprendrons par la suite qu'il n'y a qu'une substance : Dieu. L'essence de la substance, c'est-à-dire de Dieu, étant nécessairement absolument infinie, l'entendement devra pouvoir percevoir une infinité d'attributs pour Dieu. L'entendement humain étant cependant limité, nous ne pouvons connaître adéquatement que deux attributs, qui en tant qu'attributs de Dieu expriment son infinité et son éternité : la Pensée et l'Étendue. (Voir Lettre II à Henri Oldenbourg).

Historique du concept

Descartes : «Lorsque je pense plus généralement que ces modes ou qualités sont en la substance, sans les considérer autrement que comme les dépendances de cette substance, je les nomme attributs» (Principes I, 56).

Dans les Principes de la philosophie de Descartes, Spinoza, tient encore les termes de propriété, qualité et attribut pour équivalents (PPD I, D5).

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