Utilisateur:Marc/Spinoza dans l'Å“uvre de Nietzsche

De Spinoza et Nous.
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Aux yeux de Nietzsche, Spinoza semble bien être une illustration exemplaire du type du métaphysicien rabougri. Compensant son sentiment de faiblesse par une pensée désincarnée qui le protège de la vie, Spinoza ne présenterait pas pour lui un intérêt propre.[1]

Sommaire

La philosophie comme Volonté de puissance

Mais la philosophie est pour Nietzsche une affirmation de la Volonté de puissance [2]), et ce genre de critiques à l'encontre des philosophes (Platon, Kant, etc.), malgré leur virulence (qui n'empêche pas une argumentation généalogique propre à Nietzsche), n'excluent pas des propos d'un tout autre genre et parfois peu connus ou négligés.

Ainsi, quand Nietzsche cherche à concevoir ce qu'est l'activité philosophique, il se tourne en effet vers les philosophes mêmes qu'il a critiqués. C'est le cas particulièrement en ce qui concerne Platon (qui est ainsi loin d'être senti par Nietzsche comme son antithèse) et Spinoza (prédécesseur). Ceci peut s'expliquer par le fait que Nietzsche voit le philosophe principalement comme un être indépendant, et, à ce titre, Spinoza est, malgré toutes les critiques que l'on voudrait mettre en avant, l'un des premiers (avec Platon, Pascal, Schopenhauer).

Le problème de Spinoza

Il serait alors possible de voir dans le considérations de Nietzsche sur Spinoza, deux points de vue bien distincts, dont l'articulation n'est pas évidente : Spinoza est un métaphysicien, ce qui renvoie à l'individu, au type, comme il y a par exemple une généalogie de Socrate (CId.) ; mais Spinoza est aussi un penseur, ce qui, pour Nietzsche, le place dans le "second" type du philosophe.[3] La figure de Spinoza, aux yeux de Nietzsche, est particulièrement intéressante, car la thèse de Nietzsche est que la métaphysique est une perspective morale, i.e. de condamnation. Nietzsche souligne bien ce qu'il peut y avoir de rancune dans une philosophie « sub specie spinozae ». Pourtant, Spinoza apparaît pour Nietzsche comme indépendant de la morale, tout en représentant la prétention métaphysique d'une déduction intellectuelle de l'existence.

Comment Nietzsche comprend-il Spinoza, sort-il de sa thèse ? Représente-t-il un cas particulier ? Cette analyse peut faire comprendre qu la pensée de Nietzsche ne se réduit pas à classer des philosophes dans des cases « esclaves » ou « maître », Spinoza n'étant visiblement ni exactement dans l'une ni véritablement dans l'autre.

Découverte de Spinoza par Nietzsche

Alors qu'il vient de découvrir Spinoza (développer ce point), Nietzsche a donné, dans une lettre, une liste des points communs entre Spinoza et lui. Cet article développe ces critiques et ces points communs ; nous verrons ensuite la pertinence de cette lecture.

D'abord, réunir les documents.

« Je suis très étonné, ravi ! J’ai un précurseur et quel précurseur ! Je ne connaissais presque pas Spinoza. Que je me sois senti attiré en ce moment par lui relève d’un acte « instinctif ». Ce n’est pas seulement que sa tendance globale soit la même que la mienne : faire de la connaissance l’affect le plus puissant - en cinq points capitaux je me retrouve dans sa doctrine ; sur ces choses ce penseur, le plus anormal et le plus solitaire qui soit, m’est vraiment très proche : il nie l’existence de la liberté de la volonté ; des fins ; de l’ordre moral du monde ; du non-égoïsme ; du Mal. Si, bien sûr, nos divergences sont également immenses, du moins reposent-elles plus sur les conditions différentes de l’époque, de la culture, des savoirs. In summa : ma solitude qui, comme du haut des montagnes, souvent, souvent, me laisse sans souffle et fait jaillir mon sang, est au moins une dualitude. - Magnifique ! » Nietzsche, Carte à Franz Overbeck, Sils-Maria le 30 juillet 1881. (traduction de David Rabouin).

Bien que Nietzsche ne l'inclut pas dans ses cinq points, on notera l'importance du faire de la connaissance l’affect le plus puissant, dont il souligne qu'il n'est pas suffisant. Les cinq points qui suivent éclairent en fait le Ce n'est pas seulement, car il s'agit de cinq négations qui montrent la spécificité de Spinoza par rapport à la métaphysique (penseur anormal).

Textes publiés

Pas beaucoup de développements... En général N. critique S. pour son caractère d'araignée de la métaphysique (plus de textes dans les FP.). Faiblesse physiologique, système de pensée défensif. Les textes publiés, à partir de 1886, dans l'esprit d'une généalogie du métaphysicien.

Mais, une remarque positive sur le bien et le mal (voir peut-être la remarque mes prédécesseurs in FP).

Les premières occurrences ne semblent pas significatives. A partir de 1884 (environ, ou un peu avant), changements.

  • HTH : 157, 475.
  • OSM : 408.
  • A : 481, 497, 550.
  • GS : 37, 99, 333, 349, 372.
Vouloir se conserver soi-même, c'est l'expression d'un état de détresse (partie qui date de 1886).
  • PBM : 5, 13, 25, 198.
  • GM : P, 5 ; II, 6, 15 ; III, 7.
Le monde, pour Spinoza, était revenu à cet état d’innocence où il se trouvait avant l’invention de la mauvaise conscience : que devenait alors le morsus conscientiae ? « L’antithèse du gaudium, se dit-il enfin, — une tristesse accompagnée de l’image d’une chose passée dont l’événement a trompé toute attente. » (Eth., III, propos. XVIII, schol. I. II.)
> Exemple du fait que la pensée de Spinoza ne naît pas du ressentiment de la morale. (voir pourtant FP à partir de 1886 ? vengeance.).
  • CId : Divagations, 23, 49.
Rien n’est moins grec que de faire, comme un solitaire, du tissage de toiles d’araignées avec des idées, amor intellectualis dei à la façon de Spinoza.
  • Ant : 17.
Même les plus blêmes parmi les pâles se rendirent maître de lui, messieurs les métaphysiciens, ces albinos de la pensée. Tant ils filèrent leur toile autour de lui, qu'hypnotisé par leurs mouvements, il devint araignée lui-même, lui-même métaphysicien. Maintenant, il dévida de nouveau le monde hors de lui-même — sub specie Spinozae[2] — il se transfigura en une chose toujours plus mince, toujours plus pâle, il devint « idéal », « esprit pur », « absolutum », « chose en soi »... La ruine d'un Dieu : Dieu devint « chose en soi »...

Fragments posthumes

Première mention : 1872 - 1873. 1881. Puis à partir de 1884. Surtout 1886 - 1888.

tout cela est encore la vieille croyance religieuse, une sorte de désir de croire que le monde ressemble, malgré tout, de quelque façon que ce soit, au Dieu ancien et bien-aimé, au Dieu infini, illimité et créateur - qu'en quelque chose du moins " le Dieu ancien est encore vivant " - c'est ce désir de Spinoza qui s'exprime dans les paroles " deus sive natura " (pour lui c'était même " natura sive deus " - ).

Un poème dédié à Spinoza.

A côté des critiques :

"mes prédécesseurs Héraclite Empédocle Spinoza Goethe" (FP X 25 [454]).

Goethe revient souvent avec Spinoza.

En X 26 [48] : étape du dépassement de la morale (cf. [47]), comme chemin de la sagesse : "Platon, Spinoza ? ont réussi peut-être ?"

Spinoza, penseur profond. Comparaison des philosophes.

Sections possibles

I. Études d'après un ordre qui prend le point de vue de Nietzsche :

  • Métaphysicien :
    • la critique
      • type de Spinoza
      • affect de la vengeance
      • ombre de l'ancien Dieu (infini).
    • point positif pour Nietzsche (GM III)
  • Volonté de puissance (différence de conception de la réalité)
  • Morale


II. Après, comparaisons possibles :

« L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose. » (E., III, 7).

Pour Nietzsche, le conatus est un cas particulier de la Volonté de puissance. Celle-ci étant l'essence de toute chose.

  • La joie.
  • "Aspect nietzschéen de la morale de Spinoza."
  • D'autres comparaisons, sur des poins moins centraux, en apparence (ex : la femme chez Spinoza (TP) et Nietzsche (PBM) :
« Considérons en outre les passions humaines : n’est-il pas vrai que le plus souvent les hommes n’aiment les femmes que par l’effet d’un désir sensuel et n’estiment leur intelligence et leur sagesse qu’autant qu’elles ont de la beauté ? Ajoutez que les hommes ne peuvent souffrir que la femme qu’ils aiment accorde aux autres la moindre faveur, sans parler d’autres considérations pareilles qui démontrent facilement qu’il ne se peut faire, sans grand dommage pour la concorde, que les hommes et les femmes gouvernent également. Mais en voilà assez sur cet objet... » = PBM 238)


III. Une évaluation critique de le conception de Nietzsche

À faire par ceux qui connaissent Spinoza mieux que moi...

Bibliographie

Notes et références

  1. Le Gai Savoir, § 349 : « Il faut voir un symptôme dans le fait que certains philosophes, comme par exemple Spinoza, le poitrinaire, ont dû justement considérer ce que l'on appelle l'instinct de conservation comme cause déterminante : — c'est qu'ils étaient des hommes en plein état de détresse. »
  2. GM III : fiat philosophia !
  3. Référence à retrouver.
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