Fausseté

De Spinoza et Nous.
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"La fausseté des idées consiste dans la privation de connaissance qu'enveloppent les Idées inadéquates, c'est-à-dire les idées mutilées et confuses" (E2P35). Quand nous avons une idée incomplète de quelque chose, comme c'est spontanément le cas par exemple lors de l'appréhension de la distance entre notre corps physique et le soleil nous donnant l'impression qu'il n'est qu'à environ 200 pieds de nous, nous affirmons une affection de notre corps qui ne peut envelopper que partiellement la réalité de l'essence d'un autre corps.

Il y a privation ici parce que "ce n'est rien de positif qui fait la fausseté des idées" (E2P33). Ce qui fait la fausseté d'une idée, c'est la non-concordance entre ce que l'on imagine et ce qui est, en raison de la disproportion entre la réalité dans sa complexité et notre pouvoir d'imaginer. Mais l'imagination en elle-même n'est pas fausse, elle existe en tant qu'expression mentale des états du corps ; ce qui est faux, c'est l'identification de ce que nous pouvons imaginer et de ce qui est. Aussi "Rien de ce qu'une idée fausse contient de positif n'est détruit par la présence du vrai, en tant que vrai" (E4P1) : une fois que nous savons que le soleil est bien plus loin que 200 pieds environ, nous continuons néanmoins à l'imaginer près de nous parce que la cause de l'erreur ou de la fausseté n'est pas en soi l'ignorance mais l'imagination qui fait que nous confondons les idées qui nous viennent de la constitution présente de notre corps avec celles qui nous viendraient des corps extérieurs si nous pouvions les connaître adéquatement.

Voir aussi Erreur.

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