sans vouloir prendre en compte l'expérience directe de l'événement : la pensée de l'expérience de penser l'événement (en termes de sensations, intensités, et finalement de différences).
Théoriquement je conçois bien la globalité d'un événement. C' est théoriquement assez simple d' unifier en un seul ensemble des éléments concourants. Concourant au sens de concours: Action de coopèrer.
Je n'unifie rien : comme dirait sa majesté, je constate. C'est-à-dire que j'essaie de n'introduire aucun présupposé pour penser à partir du réel. Et le réel est ponctué d'événements, c'est-à-dire de rencontres, de relations. Et c'est ça qui nous façonne. C'est donc à partir de là et non de présumés "objets" (
qui ne sont que la distance qu'on veut bien mettre par rapport à l'événement et non la réalité de l'événement elle-même) que je commence mon enquête, que je cherche à comprendre.
Dans la définition de concours que je lis il y a aussi :de tendre vers un même but,
Là justement je tique un peu ...parce que dans l'événement ça ne tend pas nécessairement vers le même but.
Toi tu en fais une globalité signifiante en elle- même.
Il faut s'entendre sur la signification de "signifiant". Un événement ne "signifie" rien (
s'il signifiait par lui-même, ce serait un non-événement : c'est-à-dire qu'il ne serait plus qu'un révélateur pour le sujet, un truc entre le sujet et le sujet et non une rencontre, soit une manifestation de nouveauté susceptible de modifier chacun des protagonistes, ou chaque élément de l'événement). Un événement crée, donc, et non signifie (en tous cas en ce sens de signifier), il crée puisqu'il modifie ou peut modifier la donne, les protagonistes, le réel.
(
ensuite, mon problème n'est pas de chercher à savoir si tout événement a un but ou non, mais de constater que quelque chose s'est actualisé à travers tel événement spécifique qui me concerne, d'une manière ou d'une autre. J'ignore si ce sont deux atomes qui s'attirent et se connectent plutôt que de se repousser et je m'en fiche. En tous cas, je ne présuppose aucun but, et si je peux me poser ce genre de question, cette question n'est a priori pas en rapport avec tel ou tout événement... comme elle peut l'être, c'est selon)
Si tu ne le fais pas alors il y a un pôle subjectif.
Bien sûr qu'il y a un pôle subjectif. Tout ce que je dis, c'est que si on interprète les choses en terme de sujet et d'objet, on rate quelque chose. On rate la façon dont l'intérieur et l'extérieur communiquent, dont l'intérieur, le sujet, est complètement imbriqué avec l'extérieur, sans pouvoir en être dissocié. On élimine les contextes, sans lesquels je ne vois plus très bien ce qu'il reste d'un sujet, alors artificiellement mis en position d'être isolé, voire même de l'avoir toujours été.
Ces diverses durées (des choses diverses) fonctionnent alors comme autant de différences qui communiquent entre elles, et ce sans passer par la case "représentation" ou "objet".
Pôle subjectif qui n'est pas nécessairement re -présentation consciente ...mais peu importe...
Le Pôle subjectif est un tenir compte de ce qui n'est pas du sujet et par rapport à quoi il doit prendre des décisions, s'orienter, se constituer, tout ce que tu veux d' activités intentionnelles en relation avec ce qui se présente d'occasions de se constituer.
Je ne dis pas que le sujet ne fasse que "subir". Le fait qu'il ne soit que le fruit des événement n'en fait pas pour autant un acteur passif. Par contre, à partir du moment où l'on est d'accord que tout ce qui compte est événement, qu'on pense en termes d'événements, c'est vrai que la part intentionnelle me semble relativement congrue par rapport aux mille choses qui résonnent en nous de façon souterraine : aux fruits de mille événements, mille durées qui travaillent entre elles. En fait, j'ignore ce qui peut en rester, du sujet : j'ai personnellement la sensation très nette que je pourrais être une personne assez différente si la vie m'avait placé dans d'autres contextes que ceux que j'ai vécu...
tous les arrangements qu'on peut dépatouiller à partir de la représentation - sauf pour les intellos purs jus, en général parfaitement schizos avec le langage
Non je ne peux pas les éliminer non plus.
Sinon on tombe dans l'instinctuel pur ...or nous ne sommes pas instinctuels purs.
Bah, je ne suis pas aussi sectaire (et pas si non-intello que ça

). Je n'élimine pas tant que ça. Je raille juste nombre de discours que j'entends autour de moi, de discours de gens qui prennent tant au sérieux les fruits de leur petite cogitation (
sans souvent même en être conscients) au point d'être complètement inféodés à leur propre baratin (
face auquel l'être sensible peut aller jusqu'à disparaître = danger) ; toute cette façon de croire à n'importe quoi sous prétexte que ça leur apparaît soutenu par la
raison. Je raille une logique souvent correcte dans son processus, mais partant de mille présupposés jamais remis en question. Tout ces enchaînements sans doute quelquefois cohérents mais qui s'appuient sur le vent des préjugés, et qui emmènent à mille lieux du réel, dans les points de vue si souvent si étroits du présumé savoir.
Je ne raille pas l'esprit, l'intelligence etc... sûrement pas !
Ouais, la raison bouffe le sensible... trop de raison bouffe le sensible.
... et encore bravo pour les nuances, ami Hokousai, "instinctuel ou intello", j'te jure

.
Il n''est pas question d'éliminer ce que peut apporter la représentation (et les modes de penser auxquelles on est habitués et qu'on ne défera pas de sitôt) ; il est par contre largement question de s'en méfier : c'est bien elle au contraire qui élimine tout ce qui est virtuellement créateur dans l'expérience en interprétant tout, en faisant tout passer par le crible de ses intermédiaires, ses "objets" chéris ! (
faut pas charrier).
La représentation est bien en droit de se confronter avec tout événement, d'en créer un même de par cette confrontation, il est juste question de la remettre à sa juste place de méthode et d'en finir avec sa dictature.
Ugh !