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Sur les essences il y a ce que je peux en penser et ce que je pense que Spinoza pouvait en penser. J' essaie si c'est possible de ne pas interférer.
Je pense que le voile des mots ( Berkeley !) oriente vers une voie sans issue puisque si l 'esssence avait une existence propre, l 'essence devrait avoir une essence... ad infinitum.
Ce qu'est la chose singulière ( que ce soit essentiellement ou accidentellement d'ailleurs ) n'a pas d' existence propre hors de la chose puisque c'est la chose elle même.
Il me semble que Spinoza critique les universaux , bien qu'il les utilisent. D 'où l'ambiguité dont je parlais.
Se pose la question des ressemblances ( des convenances entre ) ce qui a toujours posé un problème. Et ce qui est commun semble avoir une existence autonome. Donc l'essence du triangle ou du cercle ou de n'importe quelle chose identifiée comme élément d 'une espèce et puis d'un genre semblent avoir une existence propre.plus ou moins idéale (réalisme des universaux mais réalisme hors de la nature créée)
Et pourtant
sans les choses pas de ressemblances ! Ce sont donc pour moi les choses existantes en acte qui justifient les genres et pas l'inverse.
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Quand vous dîtes :"
Une essence n'est pas un mode, certes, mais elle s'exprime" peut -on, doit -on distinguer essence et expression ?
A mon avis non.
Deleuze comprend que l' attribut émane de la substance. Il voit l 'attribut comme un exprimé . Et puis les modes eux aussi comme exprimés et exprimés d' essences antérieures à l'expression. Ça se tient mais à mon avis c'est une mauvaise interprétation..
Puisque Deleuze tenait à l'expression( et il avait bien raison) il aurait pu penser que l' essence c'est l'expression.
Il n'y a que des expressions chacune d' un certain genre ( pensée ou étendue et puis une infinité)
Il n'y a pas existant une essence de la pensée( existant où d ailleurs ? )Pas existante hors de l'expression qui est la pensée.
La pensée n'est pas un exprimé de son essence elle est l 'expression qui s'exprime elle même.
Sur l'étendue Spinoza écrit à Tschirnhaus que la variété des choses ne peut être établi
a priori en partant de la seule idée de l'étendue ( idée de l'essence de l'étendue )
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Dans un de ses cours Deleuze dit ceci:
Deleuze a écrit :Je connais très mal Avicenne, je sais juste qu’il y a une thèse qui apparaît chez Avicenne et qui est très très insolite. Il dit : "voilà, il y a des Essences ". Jusque-là, rien de nouveau. les essences les philosophes ils ont beaucoup parlé des essences. Il dit par exemple, " l’animal, c’est une Essence". et il dit : « est-il possible de penser une essence pure ? » dit Avicenne l’arabe. il dit : « Oui, oui. Seulement il faut voir à quoi ça engage. l’Essence animale - une découverte philosophique ça a l’air de rien ; moi ça me plaît beaucoup ça -...
Deleuze parle aussi parfois de Duns Scot ...ce qui est symptomatique
Voir à ce sujet "l 'être et l'essence "d' Etienne Gilson (page 133, le livre est sur le net)
Spinoza peut être compris dans l' optique
scottiste ou pas vraiment .