Article Spinoza du Dictionnaire historique et critique de Bayle/E

De Spinoza et Nous.
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[Il n’en parle pas toujours pertinemment]

Ne dit-il pas que, selon Spinoza, on a inventé les religions afin de porter les hommes à s’appliquer à la vertu, non pas à cause des récompenses de l’autre monde, mais à cause que la vertu est en elle-même fort excellente, et qu’elle est avantageuse pendant cette vie ? N’est-il pas certain que cet athée n’a jamais pensé à cela, et qu’il n’eût pu raisonner ainsi sans se rendre ridicule ? Toutes les religions du monde, tant la vraie que les fausses, roulent sur ce grand pivot, qu’il y a un juge invisible qui punit et qui récompense, après cette vie, les actions de l’homme, tant extérieures qu’intérieures. C’est de là que l’on suppose que découle la principale utilité de la religion : c’est le principal motif qui eût animé ceux qui l’auraient inventée. Il est assez évident qu’en cette vie les bonnes actions ne conduisent pas au bien temporel, et que les mauvaises sont le moyen le plus ordinaire et le plus sûr de faire fortune : pour empêcher donc que l’homme ne se plongeât dans le crime, et pour le porter à la vertu, il aurait été nécessaire de lui proposer des peines et des récompenses après cette vie. C’est la ruse que les esprits forts attribuent à ceux qu’ils prétendent avoir été les premiers auteurs de la religion. C’est ce que Spinoza a dû penser, et c’est sans doute ce qu’il a pensé : ainsi M. Stoupp ne l’a point compris à cet égard, et l’a entendu tout de travers. Je m’étonne qu’on ait laissé cette faute, dans le Supplément de Moréri, à un article qui porte le nom de M. Simon. Notez que ceux qui nient l’immortalité de l’âme et la Providence, comme faisaient les épicuriens, sont ceux qui soutiennent qu’il faut s’attacher à la vertu à cause de son excellence, et parce qu’on trouve dans cette vie assez d’avantage à la pratique du bien moral pour n’avoir pas sujet de se plaindre. C’est sans doute la doctrine que Spinoza aurait étalée, s’il avait osé dogmatiser publiquement.

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