Conscience et conscience de soi

[hokousai]

sinon je peux reformuler autrement :
En quoi dans l'éternité certaines durées ont plus de réalité que d'autres ?

Tu dis:

(succèdent à notre esprit)

Et alors qu'en est- il sans notre esprit ?

[aldo]

J'ai vraiment du mal à comprendre ce que tu objectes, et même à quoi tu objectes.
Tu ne peux pas être plus explicite ?

Tu demandes en quoi, dans l'éternité (...), certaines durées auraient plus de "réalité" que d'autres.
Dans l'éternité je sais pas, mais la durée est une notion proprement humaine (peut-être animale aussi), donc la durée n'a de réalité qu'humaine, c'est-à-dire en fonction de chacun ! (soit évaluable en terme d'intensité, entre autres)

Mais quel est donc le/ton problème ?
(je ne suis jamais sûr de répondre)

Sinon, je ne vois pas non plus ce qui te fait tiquer quand je dis que les durées correspondent aux moments où l'esprit est occupé par l'événement ("à l'esprit humain")... avec ou sans l'esprit d'ailleurs, peu importe (pour le coup c'est moi qui fait du parallélisme).
Ce que je dis, c'est qu'on passe sans cesse d'un flux à l'autre (de pensée ou de sensations), qu'il y a succession mais aussi chevauchement des durées de chaque flux. Succession comme une pensée (ou une sensation) succède à une autre ; chevauchement dans la mesure où ce type de pensée (sensation etc) revient (se poursuit)... tant qu'elle nous affecte en tous cas. Et ces flux non seulement se modifient au fil du temps, suivant le point de vue qu'on en a, l'importance qu'on y attache, l'idée qu'on s'en fait etc, mais aussi interagissent avec les autres flux qui nous concernent, nous affectent ( et qui ont le même type de trajectoire)... en nous individuant.

[hokousai]

Sinon, je ne vois pas non plus ce qui te fait tiquer quand je dis que les durées correspondent aux moments où l'esprit est occupé par l'événement ("à l'esprit humain")avec ou sans l'esprit d'ailleurs, peu importe (pour le coup c'est moi qui fait du parallélisme).

Il y a une différence si c'est avec ou sans esprit.
parce que tu dis :

donc la durée n'a de réalité qu'humaine, c'est-à-dire en fonction de chacun !

Ce qui semble vouloir dire que s'il n'y a pas d'esprit humain, il n'y a pas de durée des choses.

Ce qui ferait effectivement que certaines durées auraient plus de "réalité" que d'autres.
En fait il n'y en aurait pas deux sortes (de durées) mais seulement les durées de réalité humaine.

[aldo]

Oui c'est bien pour l'esprit humain, la conscience, qu'il est question de durée : c'est bien elle qui perçoit les choses en termes de durée.
(ce qui n'empêche pas que les choses aient une certaine durée propre, matériellement parlant si l'on peut dire)

Alors la durée de la souffrance de se prendre un coup de marteau sur le doigt est facilement quantifiable (et n'occupe qu'un segment de temps, de l'ordre de la succession) ; celle d'aimer ou celle de ne plus être aimé (par exemple) dure toute une vie : on vit avec ça.

[hokousai]

(ce qui n'empêche pas que les choses aient une certaine durée propre, matériellement parlant si l'on peut dire)

Ce qui n'est pas un détail.
Et qui est même ce qui me préoccupe.

[aldo]

(ce qui n'empêche pas que les choses aient une certaine durée propre, matériellement parlant si l'on peut dire)

Ce qui n'est pas un détail.
Et qui est même ce qui me préoccupe.

Sans doute mais là on est dans le problème du temps et de la conscience, pas dans la recherche d'une espèce d'essence de la durée (si ton problème se rapporte à ça), ou encore dans la question de l'éventualité d'un "éternel".

Bref, la durée est bien l'instrument de la conscience qui nous permet de penser les choses relatives au temps

(et pour couper court à ta réponse que je subodore sur les choses "non relatives au temps" : qui nous permet de penser le temps)
... et comme d'hab et à propos, j'aime bien le texte de Zourabichvili

[hokousai]

(et pour couper court à ta réponse que je subodore sur les choses "non relatives au temps" : qui nous permet de penser le temps)

des choses "non relatives au temps".

Disons que le temps est relatif à des choses qui elles durent non relativement.

Le problème du temps et de la conscience, n'est pas que factuel, c'est à dire à expliquer (par l'imagination par exemple) C'est pour Spinoza une question "éthique", c'est à dire de genre de vie (de manière de vivre).

Ce n'est pas là qu'il donne des leçons de morale mais qu'il croit que penser la durée et l'éternité d'une certaine façon induit un changement psychologique.
(parfois il donne aussi des leçons de morale mais c'est autre chose)

[aldo]

(et pour couper court à ta réponse que je subodore sur les choses "non relatives au temps" : qui nous permet de penser le temps)

des choses "non relatives au temps".

Disons que le temps est relatif à des choses qui elles durent non relativement.

Si tu préfères cette formulation scientifique (mais tu sors de la philo et de sa dimension humaine).
Donc, je répète :
La durée est l'instrument de la conscience qui nous permet de penser le temps.

penser la durée et l'éternité d'une certaine façon induit un changement psychologique

Permet d'avoir un regard tenant compte d'une éventuelle totalité, d'esquisser un plan philosophique donc, et de mettre en place une réflexion de type philosophique, puisqu'elle s'inscrit par rapport à cette "totalité". Dans un sens permet de penser au sens philosophique donc (d'entamer un processus de réflexion philosophique). Je suis d'accord.


Bon, sur le reste (et en particulier le premier point), tu n'es visiblement pas intéressé de répondre, je n'insiste plus...

[hokousai]

(et en particulier le premier point)

il faudrait me le redire.

[aldo]

(et en particulier le premier point)

il faudrait me le redire.

Euh... au cas où ça ne serait pas de l'humour hokousien, je m'exécute :
"La durée est l'instrument de la conscience qui nous permet de penser le temps"
(et Zourabichvili etc)