KORTO a écrit :(...) L’augmentation et la complexification des associations moléculaires et l’accroissement des liaisons entre les éléments de des organismes (cristallisation, polymérisation, cellule vivante, macro-organisme, cerveau conscient, phénomène religieux, mondialisation électronique des consciences) sont autant d’étapes incontestables d’une complexification de la matière.
Même sans juger qualitativement cette évolution, on ne peut contester ce progrès quantitatif et irréversible des liaisons entre les éléments constitutifs de notre univers, ni un sens constant de l’évolution vers un accroissement continu de la « réflexion » de la matière, de la conscience et de la connaissance.
Bonjour,
je trouve ça assez curieux.
Autant je comprendrais un jugement qualitatif pour mettre en valeur la neguentropie face à l'entropie, selon le principe que chacun "s'efforce de perséver dans son être" (c'est-à-dire en tant que système néguentropique pour le vivant), autant je ne comprends pas qu'on veuille renvoyer ça à du quantitatif.
Au niveau quantitatif, ce qui prédomine c'est l'entropie, d'après le 2nd principe de la thermodynamique. Notre vie ne se fait qu'au prix de la mort des autres, au prix d'une diffusion d'entropie accélérée par les systèmes néguentropiques. Les végétaux ont besoins d'une roche détruite, assimilable, décristallisée, les animaux ont besoin de détruire les végétaux, de se détruire entre-eux etc.
KORTO a écrit :(...)
Durée bergsonienne, existentialisme et choix kierkegaardiens, transgression bataillienne, puissance nietzschéenne, ambition rimbaldienne sont les différentes déclinaisons humaines de ces devenirs, de cette évolution incarnée, conscientisée, acceptée, choisie et voulue ou bien ignorée, dédaignée, manquée et refusée.
Finalisme certes, mais pas déterminisme, encore une différence avec Spinoza. Liberté de la nature, liberté de la nature-humanisée, qui doit librement, « divinement », aller vers omega, qui doit librement aimer.
Du finalisme chez Nietzsche ?
Est-ce que ce que vous appelez "finalisme" ne serait tout simplement pas le choix du "supérieur", lequel chez Spinoza se traduit par une béatitude ?
Je suppose que vous connaissez la fin de l'Ethique :
"J'ai épuisé tout ce que je m'étais proposé d'expliquer touchant la puissance de l'âme sur ses passions et la liberté de l'homme. Les principes que j'ai établis font voir clairement l'excellence du sage et sa supériorité sur l'ignorant que l'aveugle passion conduit. Celui-ci, outre qu'il est agité en mille sens divers par les causes extérieures, et ne possède jamais la véritable paix de l'âme, vit dans l'oubli de soi-même, et de Dieu, et de toutes choses ; et pour lui, cesser de pâtir, c'est cesser d'être. Au contraire, l'âme du sage peut à peine être troublée. Possédant par une sorte de nécessité éternelle la conscience de soi-même et de Dieu et des choses, jamais il ne cesse d'être ; et la véritable paix de l'âme, il la possède pour toujours."