AXIOMATA.
I. Omnia quae sunt vel in se vel in alio sunt.
II. Id quod per aliud non potest concipi, per se concipi debet.
III. Ex data causa determinata necessario sequitur effectus, et contra si nulla detur determinata causa, impossibile est ut effectus sequatur.
IV. Effectus cognitio a cognitione causae dependet et eandem involvit.
V. Quae nihil commune cum se invicem habent, etiam per se invicem intelligi non possunt, sive conceptus unius alterius conceptum non involvit.
VI. Idea vera debet cum suo ideato convenire.
VII. Quicquid ut non existens potest concipi, eius essentia non involvit existentiam.
TSN :
Axiomes
I. Tout ce qui est, est ou bien en soi ou bien en autre chose.
II. Ce qui ne peut se concevoir par autre chose doit se concevoir par soi.
III. Étant donnée une cause déterminée, un effet s'ensuit nécessairement et si, au contraire, aucune cause déterminée n'est donnée, il est impossible qu'un effet s'ensuive.
IV. La connaissance de l'effet dépend de la connaissance de la cause, et elle l'enveloppe.
V. Les choses qui n'ont entre elles rien de commun ne peuvent pas plus se comprendre l'une par l'autre ; en d'autres termes, le concept de l'une n'enveloppe pas le concept de l'autre.
VI. L'idée vraie doit s'accorder avec ce dont elle est l'idée.
VII. Quand on peut concevoir qu'une chose, quelle qu'elle soit, n'existe pas, son essence n'enveloppe pas l'existence.
Notes
- invicem...invicem, que Misrahi traduit par "réciproquement" est rendu ici par "pas plus" parce que "réciproquement" semblerait s'appliquer à "l'une à partir de l'autre" alors qu'il s'agit ici de la réciprocité entre l'incommensurabilité des choses et leur interconnexion, impossible (Dgsu, si tu es d'accord, il faudrait corriger cela dans la dém. de la prop. 3 : éditer le texte suffira), il faudra s'en souvenir dans E1P15S puis dans les parties suivantes ;
- convenire par s'accorder ; en général, je suis pour rester au plus près des mots latins, mais pas si cela rend la compréhension plus difficile ou, pire, si cela incite au contresens "l'idée vraie doit bien s'entendre avec ce dont elle est l'idée...", mais bon, certains termes clés pourront être éventuellement revus au fur et à mesure ;
- quicquid : "une chose, quelle qu'elle soit", cela permet de garder l'idée que c'est valable pour toutes choses ce que Saisset élude et évite les tournures tarabiscotées du genre "De tout ce qui peut être conçu comme non existant, l'essence n'enveloppe pas l'existence".
Henrique
PS :
1. J'utilise l'édition latine de Rudolf Meijer, qui est entre autres avantage, couplée avec celle de Saisset ICI, je pense que nous devrions travailler sur une même édition.
2. Je dois reconnaître que rappeler la version Saisset à chaque fois dans le message comme je l'avais dit à Dgsu est en effet assez fastidieux et au fond assez peu utile puisque cette version est facilement accessible sur le site. Rappeler le texte latin me semble utile pour l'avoir tout de suite sous les yeux, car on doit faire de fréquents allers retours entre le texte original et sa traduction, mais à chacun de voir.
3. En fait, je pense tout de même qu'il sera plus facile de travailler dans un tableau mettant d'emblée les textes côte à côte, ce qui est impossible dans le forum, ce dernier restant essentiel pour signaler et discuter des points à remarquer (en l'occurrence, juste les notes ici présentes), mais continuons comme cela pour l'instant, ce n'est pas encore trop lourd.