Permettez-moi je vous prie, de reconsidérer un point à propos des machines. Merci d'avance au modérateur si les messages doivent être réorganisés ailleurs à cause d'un trop long hors-sujet.
Enegoid a écrit :Faun a écrit :Pour l'instant non, mais concevoir des machines pour réparer les machines, cela n'a rien d'impossible.
[...]
Une machine qui répare les machines ? Suite à l'infini évidemment : la machine qui répare la machine qui répare la machine qui répare...comme la pensée.
Je crois que votre régression à l'infini n'est pas justifiée : elle repose sur le postulat qu'une machine ne peut pas elle-même se réparer. Or, il me semble que rien n'empêche d'imaginer la création, dans un futur plutôt proche, d'une machine autoréparatrice qui puisse être relativement autonome (pas absolument, mais, exemple totalement arbitraire, autant qu'une souris en terme de taux de survie, si cela signifie quelque chose) dans sa tâche, qui je le rappelle, est seulement de réparer un nombre fini de robots et de se réparer indéfiniment, ainsi que je comprends le mot autoréparatrice (cette machine n'aurait donc pas nécessairement de pensée au sens cartésien du terme, même si certains neurobiologistes lui accorderaient si elle était extrêmement évoluée, cf. la théorie computationnelle de l'esprit).
Ce serait donc un robot (par définition), capable de recevoir de l'information de son environnement (
i.e. au sens de vérifier certains faits, non pas découvrir au sens scientifique du terme, ce qui il me semble requiert aussi au moins l'"imagination") à partir de détecteurs
* et d'un algorithme intégré à la base par l'homme et éventuellement empiriquement amélioré au fur et à mesure par cette même machine, bref sur un modèle inspiré de ceux du gène et de la logique floue. De plus, et c'est je crois un des deux seuls points réellement philosophique de ce message, imaginons que l'homme lui ait préalablement inculqué l'ensemble du savoir
fini permettant à lui-même de réparer les machines que notre robot devra réparer (Car il me semble que ce savoir est fini, mais est-ce indiscutable ? Dans tous les cas, il me semble que la complexité d'un algorithme de réparation - si il existe - outrepasse considérablement celle d'un autre de construction).
Bon tout ceci me paraît bien sûr très simplifié, du moins techniquement, mais une telle machine aura-t-elle nécessairement besoin d'une autre machine pour être réparée ? Il semble que non, tant que son environnement lui assurera la matière nécessaire à son fonctionnement, condition dont l'homme serait le garant dans notre exemple. (la notion autonomie totale n'étant pas compris dans celle d'autoréparation).
Mais Enegoid, vous pensiez certainement au problème d'un dommage qui l'empécherait d'exercer ses fonctions autoréparatrices, or rien n'empêche (je spécule totalement, ne soyez pas trop durs hein ! ) soit :
- de la construire en respectant une sorte de taux de complexité cybernétique nécessaire pour empécher de façon probable tout dommage la handicapant à ce point.
- de la programmer pour qu'elle construise un certain nombre de répliques d'elle-même veillant en permanence au maintien de sa capacité. Reste à savoir si on peut dire que la machine réparée par une réplique d'elle-même, qu'elle a elle-même construite, se répare elle-même. Hum...
J'ai un peu l'impression ici de friser le
logikos kei kenos selon la formule de notre cher Aristote ("logique et vide").
Car si l'on revient à la base de notre problème, qui était de construire une machine capable de se réparer et de réparer les autres avec une action minimale de l'homme, il me semble que celle-ci y répond dans la plupart des cas. Et dit-on de l'avion qu'il ne vole pas car il lui arrive de s'écraser ? L'objet "avion" est défini par sa capacité à voler et d'être plus lourd que l'air, mais le crash d'un 747 suite à l'entrée d'un oiseau dans un réacteur n'enlève pas la qualité d'avion à tous les 747. De manière analogue, il me semble que l'on puisse dire qu'une telle machine est autoréparatrice, dans un sens pas seulement théorique mais également appliqué, sens que votre démonstration ne prends pas assez en compte selon moi.
Donc, suite à l'infini, qui nous mène où ? A une contradiction : l'homme doit avoir conçu une infinité de machines avant que la possibilité des machines autoréparantes soit possible. Quand l'homme aura-t-il conçu une infinité de machines ? Jamais.
Vous avez déjà nié cette possibilité avant de faire votre régression à l'infini, puisque vous avez implicitement réjeté en premier lieu la machine capable de se réparer elle-même. A moins qu'"autoréparante
s" signifient pour vous "les machines qui réparent les autres mais pas elles-mêmes" et dans ce cas je crois également y avoir répondu plus haut, puisque je ne vois pas pourquoi une machine qui se répare elle-même ne pourrait pas en réparer une autre.