à Korto,
Vous cherchez ici à montrer une contradiction entre la charte que je propose et mes propos à votre égard. C'est ce que Schopenhauer appelle proprement un argument
ad hominem (
stratagème XVI) et qui peut en soi se justifier dans un débat si on ne couple pas ce procédé avec une surinterprétation du sens des propos de l'interlocuteur (stratagèmes I et III notamment). Au fond tout procédé éristique de réfutation des propos d'un adversaire revient à tenter de lui faire dire ce qu'il ne dit pas au départ.
Ainsi je dis d'un côté qu'on ne doit pas insulter mais argumenter sur le fond et je vous "traite" de bouffon aussitôt après. Vous expliquez cela en croyant parvenir enfin à me mettre hors de moi avec vos allusions au totalitarisme jéhoviste dont vous savez que je le combats, supposant donc que me qualifier directement d'Ancien est susceptible de m'agacer ; mais vous, vous n'êtes probablement pas en contradiction avec vous-même en agissant ainsi, puisque dès le début vous avez multiplié les provocations, réclamant plusieurs fois qu'on vous "excommunie" probablement pour qu'enfin vous ayez la preuve que le spinozisme est ennemi de la liberté...
Mais revoyons un peu la chose de plus près,
dans son contexte : dans le post
être heureux, celui que vous appelez "le jeune Nepart" demande comment supporter de vivre dans une perspective purement immanentiste. Vous lui répondez d'abord comme à votre habitude à côté de ses questions en lui disant que de toutes façons il ferait mieux d'écouter un peu moins "la lobotomie immanentiste et matérialiste des cours de philo" mais plutôt tous les auteurs qui ne vous semblent pas anti-finalistes et donc pas désespérants etc. ce qui revenait à dire qu'au fond son questionnement à la base n'était pas le bon, sans justifier en quoi, bien sûr, à moins que faire valoir l'intérêt contre la raison (stratagème 35) ou faire diversion (29) aient jamais constitué des modes de discussion honnêtes.
Sur ce, Pi encourage Nepart à continuer de s'intéresser à Spinoza et à ne pas écouter les âneries de Korto et de fait parler de "lobotomie" à propos des cours de philosophie de Nepart n'était manifestement pas très sérieux. Là vous commencez votre numéro de vierge effarouchée sur le monde 'comment on m'insulte, mais où sont les modérateurs ? Vous me traitez d'âne...' Eh bien, non, dire que vous débitez des âneries, c'est-à-dire des propos ne témoignant pas d'un grand souci pour la compréhension du problème en jeu dans ce fil, ce n'était pas insultant à votre égard car c'étaient vos propos qui étaient visés et non votre personne. S'il fallait ici s'interdire d'utiliser des termes négatifs pour définir des propos, à commencer par ceux de Spinoza puisque c'est l'objet du forum, cela fait longtemps que vous auriez été viré d'ici, car vous ne vous êtes pas privé en ce sens.
Ensuite pour nous montrer l'étendue de votre culture et votre désintérêt total pour les questions de Nepart, vous écrivez un pastiche de Cyrano de Bergerac consacré à une comparaison de votre personne et du héros de Rostand. Là j'interviens en commençant par féliciter Nepart pour sa patience notamment vis-à-vis des "pitreries de notre amuseur de service" car ce n'est bien sûr pas la première fois que vous cherchez à apporter un peu de gaieté à nos bien sérieuses discussions. Là vous répondez dans un autre sujet (pour qu'on ne puisse aussi bien voir le contexte ?) sur l'enseignement de la philosophie en France, que vous allez dire la vérité dernière sur cette question même si vous devez vous faire à nouveau "traiter d'amuseur, de bouffon, d'âne... par de doctes forumeurs sans doute un peu piqués au vif dans leur béatitude spinozienne."
Je vous réponds sur ce point par la définition de ce qu'on peut appeler un bouffon, ce qui correspondait manifestement à la teneur de vos interventions sur le fil de Nepart sans que votre personne ait jamais été réduite à cela puisque par ailleurs je réponds sur le fond à vos objections à peu près sérieuses et qu'il n'a jamais été question en termes de bouffonnerie ici
que de vos considérations hors sujet sur votre ânerie au sujet de laquelle il vous a tant plu de vous étendre. Ce n'est qu'en isolant les choses de leur contexte et en les ramenant avec une grande habileté sur le terrain de l'ambiance des salles de classes, que vous pouvez faire référence au terme de "bouffon" considéré comme insulte suprême dans le jargon des "casquettes-à-l'envers". Mais nous ne sommes pas ici entre "casquettes-à-l'envers", ou s'il y en a, ils savent très bien saisir les subtilités de la langue française, comme vous. Etre qualifié de bouffon ou amuseur public n'a rien d'insultant dès lors que sont visés des propos précisément contextualisés et qu'apporter un peu de rire ne fait jamais de mal.
Par ailleurs, une insulte est une forme d'atteinte à l'intégrité morale. Vous avez employé aussi le terme d'injure, c'est-à-dire de parole blessante ou susceptible de blesser. Or vous dites vous-mêmes que vous ne vous sentez pas du tout blessé et que "c'est gentil bouffon", ce que je pense aussi. Alors rien ne justifie juste après votre tentative de vous passer pour une victime : "J'aime pas trop me faire chier dessus quand j'peux pas m'défendre." Non seulement il n'y a rien de scatologique dans les termes d'amuseur ou de bouffon mais de plus vous avez toujours eu ici tout loisir de vous exprimer à votre aise.
Mais avec cette auto-victimisation, on ne se limite plus à un usage purement éristique du langage, on entre dans une démarche de manipulation mentale.
Pour information, la psycho-motricienne Isabelle Nazare-Aga a fait une description systématique en 30 points des comportements possibles du manipulateur :
1. Il culpabilise les autres au nom du lien familial, de l'amitié, de l'amour, de la conscience professionnelle
2. Il reporte sa responsabilité sur les autres, ou se démet des siennes
3. Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et opinions
4. Il répond très souvent de façon floue
5. Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes ou les situations
6. Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes
7. Il fait croire aux autres qu'ils doivent être parfaits, qu'ils ne doivent jamais changer d'avis, qu'ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et questions
8. Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l'air, dévalorise et juge
9. Il fait faire ses messages par autrui
10. Il sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner
11. Il sait se placer en victime pour qu'on le plaigne
12. Il ignore les demandes même s'il dit s'en occuper
13. Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins
14. Il menace de façon déguisée, ou pratique un chantage ouvert
15. Il change carrément de sujet au cours d'une conversation
16. Il évite ou s'échappe de l'entretien, de la réunion
17. Il mise sur l'ignorance des autres et fait croire en sa supériorité
18. Il ment
19. Il prêche le faux pour savoir le vrai
20. Il est égocentrique
21. Il peut être jaloux
22. Il ne supporte pas la critique et nie les évidences
23. Il ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres
24. Il utilise souvent le dernier moment pour ordonner ou faire agir autrui
25. Son discours paraît logique ou cohérent alors que ses attitudes répondent au schéma opposé
26. Il flatte pour vous plaire, fait des cadeaux, se met soudain aux petits soins pour vous
27. Il produit un sentiment de malaise ou de non-liberté
28. Il est parfaitement efficace pour atteindre ses propres buts mais aux dépens d'autrui
29. Il nous fait faire des choses que nous n'aurions probablement pas fait de notre propre gré
30. Il fait constamment l'objet des conversations, même lorsqu'il n'est pas là
Cf.
http://electre.sur-le-web.fr/?2007/04/2 ... parmi-nous
Si vous rencontrez une personne qui adopte régulièrement une dizaine de ces critères dans un objectif qui n'est manifestement pas votre intérêt propre ou commun mais son intérêt exclusif, il s'agit d'un manipulateur - de l'égocentrique de base au pervers narcissique.
Pour finir en ce qui vous concerne Korto, sachez que vous m'amusez bien, ce qui n'est pas "donner des boutons" comme vous disiez
ici. Et le rire est une joie pure comme dirait Spinoza, je ne vais pas m'en priver en vous empêchant de jouer les comiques, du moins tant que vous êtes encore amusant. Mais si vous voulez éviter les quolibets qu'obtiennent habituellement les comiques, parlez sérieusement comme vous savez très bien faire, en argumentant sur le fond et en ne changeant pas de sujet.