J a écrit :il faut supposer X pour expliquer que j'ai l'affection Y
Ce charabia logico pathologique n'appartient il pas à spinoza:
"tout ce qui existe a une raison du fait qu'il existe comme du fait qu'il n'existe pas."?
Si l'esprit veut reproduire l'ordre de la nature il lui faut poser X pour expliquer que j'ai l'affection Y, parce que Y a une raison d'être.
Or poser X, qu'est donc d'autre qu'une supposition vérifiée (logiquement ou expérimentalement).
Je veux dire que si vous essayez de parvenir à Dieu en partant du fini et en vous demandant ce qu'il faut supposer pour expliquer ce que vous voyez, vous ne parviendrez jamais à Dieu. Ce n'est pas ainsi que Spinoza pense.
Substance
Attributs
modes
sont donnés dès le départ dans des définitions.
Il ne s'agit pas du tout de démontre que nous devons admettre une substance pour expliquer qu'il y ait des modes, etc.
Où Spinoza raisonne t il ainsi ?
La substance est donnée en même temps que les modes, l'infini en même temps que le fini.
L'infini n'est pas du tout ce que je dois supposer pour epxliquer qu'il y ait du fini, sous entendu: ce qu'il y a de plus évident c'est le fini, alors l'infini n'est qu'une supposition.
Cela s'appelle ratiociner. Le mode de Spinoza est tout autre.
Il ne dit pas: je dois supposer Dieu pour...
Mais: Etant donné qu'il y a des substances, et qu'elles existent, je définis Dieu comme ce qui est constitué de toutes ces substances et donc concentre en lieu le tout de la réalité. Ce qui est en question, c'est la cohérence d'une substance ainsi définie et l'existence est accordée après évacuation de tout ce qui pourrait s'opposer à cette définition.
D'où le tour négatif de la démonstration de Dieu, et le principe que vous évoquez.
Si Dieu n'existe pas c'est que son concept est contradictoire ou alors que quelque chose l'empêche d'exister lui, qui, pourtant, est. Sous entendu: la substance divine ne serait qu'une abstraction postérieure aux substances infinies.
Il y a deux façons de nier Dieu: son concept est contradictoire, incohérent, et son concept est abstrait. Spinoza examine les deux possibilités: il s'agit pour lui de penser Dieu comme l'intégrateur de toutes les substances infinies sans en faire un Etre postérieur ou dépendant d'elles; et aussi sauver Dieu de l'incohérence.
Dieu étant constitué des substances ne leur est pas postérieur
Dieu étant constitué d'une infinité d'attributs n'est cependant pas inconhérent.
Les deux points établis, la substance qui intègre toutes les réalités existe nécessairement.
La difficulté c'est de passer des substances à Dieu. On pourrait peut être s'en passer et en rester à une infinité de substances. Pourquoi pas ?
Spinoza n'en veut pas: son problème c'est celui de l'unicité divine.
En EthII,1. La démonstration part d'un fait empirique: j'ai des pensées déterminées et dévoile que la condition de la singularité de ces pensées, c'est un Etre capable de se singulariser absolument, de produire ce qu'il y a de plus singulier dans chaque pensée. C'est donc au point où nos pensées sont singulières que Spinoza révèle la nature absolue del a pensée. du coup, la pensée ne peut pas être une abstraction, une supposition.
Il n'y a pas de raisonnement du type: je pense ceci, donc je dois supposer un être pensant, etc.
Je pense ceci, veut dire: la pensée est infiniment singularisée en soi meme au point que ce que je pense là,maintenant, c'est elle qui le pense. Ce type de raisonnement est impossible si vous partez d'un fait et cherchez la supposition qui en rend compte.
Ce type de raisonnement vaut bien dans les sciences où l'on ne quitte jamais le terrain du fini, mais pas en philosophie première où le fini est conçu à partir de l'infini.