Enegoid a écrit :Je réactive le sujet en espérant trouver des personnes encore intéressées par lui. J'ai toujours du mal avec les notions communes.
Les notions communes
Une notion est une pensée, une idée de quelque chose. Une notion commune est donc une idée, commune à tous les hommes, de quelque chose.
Or l’objet de l’idée (dans l’âme humaine) est le corps humain. Pour qu’une idée commune existe il faut qu’elle soit relative à quelque chose de commun à plusieurs corps humains. Or, dans l’espace, tous les corps sont distincts, et n’ont rien de commun entre eux.
Salut,
Spinoza ne définit pas les corps par leur position spatiale et/ou temporelle mais par le mouvement et le repos pour les corps simples, et des rapports de mouvement et de repos pour les corps composés.
2 billes de billard, par exemple, ont en commun d'être à peu près sphérique, d'avoir des mouvements de parties organisés en sphère, avec ce que cela implique pour une communauté d'"affection" et d'"affect" : elles réagissent en sphères lors d'un choc, et l'une et l'autre peuvent "ressentir" le fait de rouler comme une "joie", une augmentation de puissance.
Il y a donc "billes" qui détermine une communauté et 2 qui détermine des singularités.
La distinction spatiale peut être conçue comme expression seconde d'une différence d'essence singulière qui n'annule pas pour autant ce qu'on partage avec un autre être et qui conditionne la possibilité de notions communes.
Enegoid a écrit :La partie et le tout
Quand Spinoza parle de ce qui est commun à toutes choses (ETII prop 37, 38, 39), il ajoute « et ce qui se trouve pareillement dans la partie et dans le tout ».
Je ne comprends pas pourquoi il ajoute cela, car il ne se sert pas de cette précision dans ses raisonnements.
Et je ne comprends pas non plus ce que çà veut dire. Pour moi ce qui est dans la partie se trouve obligatoirement dans le tout puisque toute partie est partie du tout. Si il veut parler de ce qui se trouve dans toute partie quelle qu’elle soit on en revient à l’étendue.
Je dirais que le mouvement est le suivant :
E2P37 permet d'indiquer que ce qui est commun à toute chose ne détermine l'essence d'aucune chose particulière
E2P38 dit que ce qui est commun à toute chose et identique dans les choses particulières permet des notions communes à tous les hommes
E2P39 et son corollaire indique que plus on a de point commun avec les choses extérieures mieux on est apte à les connaître
Par exemple :
- LE mouvement ne détermine l'essence d'aucun corps particulier (E2P37)
- LE mouvement est une notion commune accessible à tous les corps (E2P38)
- DES mouvements particuliers sont partagés par des choses particulières et permettent une connaissance réciproque entre elles (E2P39)
- UN mouvement spécifique constitue l'essence de chacune (Définition après Lemme 3 de E2P13)
On pourrait peut-être dire que ce système fonde une connaissance par communion plutôt que communication.