Bonjour,
Quelqu'un pourrait il m'expliquer ce que veut dire Spinoza par "la paix n'est pas l'absence de guerre, mais une vertu qui naît de la force de l'âme".
Je n'ai pas trouvé d'infos sur le site à ce sujet.
Merci beaucoup d'avance pour votre aide !
Question sur une citation
- AlexandreF
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Bonjour,
Peux-tu me donner la réf exacte de cet extrait. STP merci
De plus, ta question ressemble un peu à une question de dissertation. Alors, dans un premier temps, peux-tu :
1/ me jurer que ce n'est pas un exercice sscolaire que tu voudrais que l'on fasse à ta place.
2/ me donner ton avis, tes premières recherches, etc.
merci
Peux-tu me donner la réf exacte de cet extrait. STP merci
De plus, ta question ressemble un peu à une question de dissertation. Alors, dans un premier temps, peux-tu :
1/ me jurer que ce n'est pas un exercice sscolaire que tu voudrais que l'on fasse à ta place.
2/ me donner ton avis, tes premières recherches, etc.
merci
- Henrique
- participe à l'administration du forum.
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- Enregistré le : 06 juin 2002, 00:00
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Cette citation s'oppose à une définition purement négative de la paix pour poser une définition positive.
Voir le [i]Traité Politique[/i], Chapitre V, §4 (disponible en téléchargement, en ligne un de ces jours) pour le contexte. Pour voir ce que Spinoza entend par "force d'âme", la référence est Ethique III, prop. 58, scolie :
<!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq3.htm#p59]http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq3.htm#p59[/url]<!-- BBCode auto-link end -->
Comme Alexandre vous y invite judicieusement, expliquez nous comment vous comprenez cette citation et quelles sont vos éventuelles difficultés dans un premier temps, afin que nous puissions avoir une base pour discuter.
Cordialement,
Henrique
Voir le [i]Traité Politique[/i], Chapitre V, §4 (disponible en téléchargement, en ligne un de ces jours) pour le contexte. Pour voir ce que Spinoza entend par "force d'âme", la référence est Ethique III, prop. 58, scolie :
<!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq3.htm#p59]http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq3.htm#p59[/url]<!-- BBCode auto-link end -->
Comme Alexandre vous y invite judicieusement, expliquez nous comment vous comprenez cette citation et quelles sont vos éventuelles difficultés dans un premier temps, afin que nous puissions avoir une base pour discuter.
Cordialement,
Henrique
Bravo à Alexandre ! C'est en effet un sujet de dissertation, mais c'est une réflexion personnelle à faire soi-même, qui n'est pas noté. Je ne demande donc pas à ce que l'on me fasse le devoir à ma place, vu que ce n'en ai pas un !
Pour moi (qui ne suis pas du tout philosophe) cela signifie qu'il ne suffit pas d'être en absence de guerre pour être en paix. L'absence de guerre ne signifie pas forcément la paix. On peut être en absence de guerre, mais avoir une animosité intérieure contre quelqu'un. La paix, il faut déjà l'avoir en soi, être en paix avec soi-même. La guerre c'est quelque chose qu'on extériorise, alors que la paix vient de l'intérieur de soi. Certaines personnes désirent la guerre comme d'autres désirent la paix, tout dépend du caractère de la personne, certaines sont pacifistes et d'autres pas, tout vient de l'intérieur, de "l'âme".
Voilà ce que j'en pense, mais je peux me tromper complètement (ce qui est fort possible). Alors j'aimerais avoir votre avis, car cette phrase m'intrigue et je souhaiterais vraiment bien la comprendre.
Merci encore d'avance.
Pour moi (qui ne suis pas du tout philosophe) cela signifie qu'il ne suffit pas d'être en absence de guerre pour être en paix. L'absence de guerre ne signifie pas forcément la paix. On peut être en absence de guerre, mais avoir une animosité intérieure contre quelqu'un. La paix, il faut déjà l'avoir en soi, être en paix avec soi-même. La guerre c'est quelque chose qu'on extériorise, alors que la paix vient de l'intérieur de soi. Certaines personnes désirent la guerre comme d'autres désirent la paix, tout dépend du caractère de la personne, certaines sont pacifistes et d'autres pas, tout vient de l'intérieur, de "l'âme".
Voilà ce que j'en pense, mais je peux me tromper complètement (ce qui est fort possible). Alors j'aimerais avoir votre avis, car cette phrase m'intrigue et je souhaiterais vraiment bien la comprendre.
Merci encore d'avance.
- Henrique
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Bonjour Virginie,
Tu chauffes, mais on pourrait te demander quelle est cette paix qui vient de l'intérieur de soi, tu ne le précises pas.
En outre, l'intérêt de cette citation, c'est justement de faire la jonction entre l'éthique et le politique. Ce n'est pas donc qu'une question individuelle et d'autre part, cela ne relève pas que de l'intériorité mais justement pose la question de l'extériorisation de cette intériorité.
Ce qui est valable pour l'individu, l'homme en paix, doit ici, selon Spinoza s'appliquer à toute la société considérée comme une sorte de super individu (voir l'appendice d'Ethique IV, chap. 12 pour une justification de cette idée : <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq4.htm#app12]http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq4.htm#app12[/url]<!-- BBCode auto-link end --> voir en fait les chap. 9 à 16, très vite lus).
L'homme paisible n'est donc pas simplement celui qui n'est pas en conflit avec les autres, c'est surtout celui qui de lui-même, parce que sa raison suffit à l'en convaincre, va cultiver ce que Spinoza appelle la générosité (voir sa définition et son rapport à la force d'âme dans la référence à l'Ethique que j'ai indiquée précédemment), parce qu'elle permet d'augmenter la puissance commune, au lieu de se limiter à la puissance individuelle et est donc utile au plus haut point. L'homme réellement paisible n'est donc pas poussé par la crainte des conséquences ou d'éventuels châtiments à ne pas nuire à autrui. Il va développer autant que possible des relations d'amitié avec son entourage, relations qui permettront l'échange et l'augmentation de la puissance commune et par ricochet de la sienne propre, parce qu'il trouve une plus grande joie et que cela correspond à son désir bien compris, compris rationnellement, et non parce qu'il est mû par la crainte.
Une société est composée d'un corps social, ce sont les individus membres de cette société en tant qu'ils sont unis les uns aux autres par des intérêts et des lois communes. L'âme de ce corps social, qu'on peut aussi appeller l'esprit d'un peuple, c'est l'idée de cette unité et des valeurs qui la rendent possible.
Il te reste donc à voir ce que peut être une société paisible par comparaison avec un homme paisible et par opposition à une société en guerre, aussi bien qu'à une société inerte, caractérisée par la simple absence de guerre.
Ce qui est intéressant ici, c'est surtout la critique du gouvernement d'une société ou encore de relations entre les sociétés qui sont fondées d'abord sur la crainte et n'établissent ainsi qu'une paix apparente. On peut penser à cet égard à la façon dont lle gouvernement actuel des USA entend 'imposer' sa conception de la paix au monde (à ce propos, le Monde Diplomatique, dans sa critique de la politique actuelle des USA, participe d'une vision spinoziste de la paix : voir par exemple <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/LAPHAM/10197]http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/LAPHAM/10197[/url]<!-- BBCode auto-link end --> ou encore <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=Etats-Unis+paix+crainte+guerre&x=16&y=9]http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=Etats-Unis+paix+crainte+guerre&x=16&y=9[/url]<!-- BBCode auto-link end --> pour une série d'articles sur ce thème).
Cordialement,
Henrique
Tu chauffes, mais on pourrait te demander quelle est cette paix qui vient de l'intérieur de soi, tu ne le précises pas.
En outre, l'intérêt de cette citation, c'est justement de faire la jonction entre l'éthique et le politique. Ce n'est pas donc qu'une question individuelle et d'autre part, cela ne relève pas que de l'intériorité mais justement pose la question de l'extériorisation de cette intériorité.
Ce qui est valable pour l'individu, l'homme en paix, doit ici, selon Spinoza s'appliquer à toute la société considérée comme une sorte de super individu (voir l'appendice d'Ethique IV, chap. 12 pour une justification de cette idée : <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq4.htm#app12]http://www.spinozaetnous.org/ethiq/ethiq4.htm#app12[/url]<!-- BBCode auto-link end --> voir en fait les chap. 9 à 16, très vite lus).
L'homme paisible n'est donc pas simplement celui qui n'est pas en conflit avec les autres, c'est surtout celui qui de lui-même, parce que sa raison suffit à l'en convaincre, va cultiver ce que Spinoza appelle la générosité (voir sa définition et son rapport à la force d'âme dans la référence à l'Ethique que j'ai indiquée précédemment), parce qu'elle permet d'augmenter la puissance commune, au lieu de se limiter à la puissance individuelle et est donc utile au plus haut point. L'homme réellement paisible n'est donc pas poussé par la crainte des conséquences ou d'éventuels châtiments à ne pas nuire à autrui. Il va développer autant que possible des relations d'amitié avec son entourage, relations qui permettront l'échange et l'augmentation de la puissance commune et par ricochet de la sienne propre, parce qu'il trouve une plus grande joie et que cela correspond à son désir bien compris, compris rationnellement, et non parce qu'il est mû par la crainte.
Une société est composée d'un corps social, ce sont les individus membres de cette société en tant qu'ils sont unis les uns aux autres par des intérêts et des lois communes. L'âme de ce corps social, qu'on peut aussi appeller l'esprit d'un peuple, c'est l'idée de cette unité et des valeurs qui la rendent possible.
Il te reste donc à voir ce que peut être une société paisible par comparaison avec un homme paisible et par opposition à une société en guerre, aussi bien qu'à une société inerte, caractérisée par la simple absence de guerre.
Ce qui est intéressant ici, c'est surtout la critique du gouvernement d'une société ou encore de relations entre les sociétés qui sont fondées d'abord sur la crainte et n'établissent ainsi qu'une paix apparente. On peut penser à cet égard à la façon dont lle gouvernement actuel des USA entend 'imposer' sa conception de la paix au monde (à ce propos, le Monde Diplomatique, dans sa critique de la politique actuelle des USA, participe d'une vision spinoziste de la paix : voir par exemple <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/LAPHAM/10197]http://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/LAPHAM/10197[/url]<!-- BBCode auto-link end --> ou encore <!-- BBCode auto-link start -->[url=http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=Etats-Unis+paix+crainte+guerre&x=16&y=9]http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=Etats-Unis+paix+crainte+guerre&x=16&y=9[/url]<!-- BBCode auto-link end --> pour une série d'articles sur ce thème).
Cordialement,
Henrique
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