hokousai a écrit :Les organisme vivants évoluent . Ils subissent une évolution identique selon les espèces (et non une originale par individu) Il y a donc une similitude de mise en forme ( de formation ) spécifique ( par espèce ) on a coutume de dire qu’elle est informée ( ou programmée ) à l’identique pour chaque individu de l’espèce . Dire que cette information ou programme est dans les gènes ne parait pas absurde ( en l’état des connaissances ). Faun affirme que la supposition est erronée ce qui est très excessif .
Mais j'ai tout de même donné certains éléments pour compléter l'approche de Faun, qui est d'ailleurs celle de Spinoza : "Il n'existe dans la nature aucune chose particulière qui n'ait au-dessus d'elle une autre chose plus puissante et plus forte. De sorte que, une chose particulière étant donnée, une autre plus puissante est également donnée, laquelle peut détruire la première." (E4, Axiome)
"La force, par laquelle l'homme persévère dans l'existence, est limitée, et la puissance des causes extérieures la surpasse infiniment." (E4P3)
En l'occurrence, quand bien même nous admettons l'hypothèse que le vieillissement serait génétiquement déterminé, et non pas seulement le résultat de l'usure occasionnée par l'action des autres corps au cours de l'existence immédiate d'un corps, cette détermination génétique peut fort bien se comprendre elle-même comme une façon de mieux persévérer dans son être pour un organisme multicellulaire complexe qu'il ne l'aurait fait sans le vieillissement : en gros le vieillissement permettrait de vivre plus longtemps
pour un organisme multicellulaire complexe que l'absence de vieillissement (cancer). D'une façon ou d'une autre, c'est encore un moyen de résister autant qu'il est en soi à l'usure exercée par les autres corps, puisque le dérèglement cellulaire qu'est le cancer est une conséquence du mécanisme de division cellulaire qui est lui-même une façon de résister à l'usure comme d'augmenter sa puissance d'exister. Et plus un corps est complexe, ce qui lui offre une plus grande puissance d'exister, plus en même temps il est fragile, c'est-à-dire susceptible de se décomposer.
Que Spinoza connaisse moins de chose que nous sur le détail du fonctionnement des corps organiques, n'empêche pas que la structure demeure la même : aucun corps ne s'autodétruit par lui-même : c'est donc les autres corps qui le détruisent ou amenuisent sa puissance d'exister. Basiquement, même un suicidaire a besoin d'un pistolet ou d'une corde pour se tuer. Quant au vieillissement, s'il est le résultat évolutif d'une sélection naturelle, il est alors une réponse plus ou moins directe au problème de l'usure, tout en maintenant l'avantage de la complexité : il est alors à comprendre non comme une diminution de ma puissance d'agir mais comme un moyen de la conserver, voire de continuer à l'augmenter pendant un certain temps.
Faun compare ( analogie ) les parties du corps à des morceaux de métal oxydé ce qui est à nouveau excessif , le fer oxydé n’est plus du fer natif mais de l’oxyde de fer et je ne vois pas cette transmutation des cellules (ou des organes) du vieillard en des cellules (ou organes) d’une autre nature .
Nous sommes aussi faits de certains métaux comme le fer et à ma connaissance l'oxygène n'oxyde pas que les métaux. Et bien sûr que si vous considérez du fer oxydé comme d'une autre nature que le fer non oxydé, alors le corps humain change de nature en vieillissant, sa composition chimique varie de façon importante.
Le différentiel de durée n’est pas expliqué par Faun
Parler d’une usure est équivoque , on parle de l’usure du temps pour toute chose , c’est un lieu commun .
Il n'y a aucune équivoque dès lors qu'on a bien précisé que ce n'est pas le temps qui use, mais l'action des autres corps sur un corps donné.
Vous avez au départ des molécules composées d'atomes qui sont certes beaucoup plus durables en tant que telles que la cellule la plus simpliste mais dont la puissance de s'étendre est beaucoup plus limitée. Le conatus, c'est à la fois l'effort pour se conserver et l'effort pour augmenter sa puissance d'exister. Ainsi, en apportant la complexité, la vie organique (car tous les corps sont animés à des degrés divers : E2P13S, il y a donc une vie inorganique ou minérale et une vie organique) la vie organique, donc, réduit la puissance de se conserver mais augmente celle d'augmenter sa puissance de s'étendre. De même que la raison ne commande rien de contraire à la nature (E4P18), la nature ne conduit à rien de contraire à la raison. Or entre deux maux, la raison commande qu'on préfère le moindre et entre deux biens, le plus grand (E4P65) et vivre de façon plus complexe augmente la puissance d'exister, c'est donc un plus grand bien que vivre de façon moins complexe, quand bien même cela occasionne le vieillissement, qui est un moindre mal par rapport au plus grand mal que constituerait une longue vie pauvre et limitée.
En tout état de cause le temps la durée écoulée n’explique pas cette usure ( équivoque ) car selon les espèces ( et les programmes donc ) le temps jouent sur des organismes assez proches de manière assez différente. Comparez le temps de vie d’un chien à celui d’ autres mammifère (le bison ou l’éléphant , ou l’ homme par exemple )
Le milieu hostile commun à toutes ces espèces n’ explique pas plus ces différentiel de temps .
Le temps en lui-même n'y est pour rien, le fait que certains corps durent plus que d'autres n'est qu'une conséquence des "stratégies" que l'évolution les a conduit à adopter et plus généralement du rapport entre complexité du corps et nature du milieu environnant : un chien au pôle sud vit moins longtemps qu'en France, mais pour un manchot, c'est le contraire. On peut donc très bien concevoir qu'il pourrait exister un milieu beaucoup moins hostile pour l'homme qu'actuellement (déjà moins de pollution, moins de stress etc.) faisant qu'il parviendrait à vivre aussi longtemps qu'une tortue.
D'autre part, en augmentant son pouvoir d'être affecté positivement, l'homme augmente aussi son pouvoir de l'être négativement. Là est la difficulté à résoudre pour l'espèce humaine, comme d'ailleurs pour toute espèce organique. Mais toute vie est résolution de problèmes : et tout le monde sait qu'il est préférable d'avoir des problèmes à résoudre que tellement peu de problèmes à résoudre que sa vie est comparable à celle d'un légume, que dis-je, d'un grain de sable...