Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la religion

Questions et débats touchant à la doctrine spinoziste de la nature humaine, de ses limites et de sa puissance.
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Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la religion

Messagepar Vanleers » 21 janv. 2014, 10:19

On a dit que « Le christianisme est la religion de la sortie de la religion » (Marcel Gauchet – Le désenchantement du monde)

N’est-ce pas plutôt le spinozisme qui est la religion de la sortie de la religion ?
Nous examinerons cette question à partir de l’article d’André Tosel : « Que faire avec le TTP ? Réforme de l’imaginaire religieux et/ou introduction à la philosophie ? »
Cet article est paru dans le volume 11 de Studia Spinozana.
On peut le lire (à partir de la page 160) en :

http://bookre.org/reader?file=1382988&pg=160

Tosel y discute la thèse d’Henri Laux « Imagination et Religion chez Spinoza » (Vrin 1993).
Signalons qu’Henri Laux répond à la critique d’André Tosel par un article publié à la suite de l’article de ce dernier (à partir de la page 184).

On fera d’abord part, ci-après ainsi que dans le post suivant, de notes de lecture de l’article de Tosel.

Henri Laux pose que le TTP est essentiellement un traité de la réforme d’un imaginaire irréductible et indépassable qui met en évidence la contradiction entre :
- R1 : religion d’extériorité fondée sur une lecture « miraculeuse » des textes fondateurs ;
et
- R2 : religion d’intériorité fondée sur une lecture « opérationnelle » de l’Ecriture.

Le passage de R1 à R2 s’opère avec l’aide de la raison naturelle herméneutique (ratio interpretandi) qui critique l’Ecriture à partir de l’Ecriture et dégage son noyau moral.
Le TTP serait donc le traité de la réformation par purification de l’imaginaire religieux.
S’il est imaginaire de rêver d’un âge de la raison, une auto-transformation de l’imaginaire religieux, dans le sens de la conquête immanente d’un imaginaire expressif de la puissance d’agir et de penser est néanmoins à notre portée grâce à une collaboration entre la raison naturelle en sa qualité d’herméneute et l’imagination elle-même.

Tosel manifeste son désaccord en disant que c’est là identifier la raison à la seule interprétation textuelle et considérer que le réel n’est que du lisible : un texte relevant de l’herméneutique seule. Laux rejoint ainsi Paul Ricoeur : le réel est conçu comme action et parole et réciproquement.
Or, poursuit Tosel, la philosophie est différente de R1 et R2 et le TTP est une introduction ésotérique à la vraie philosophie.
D2, le Dieu de R2, n’est pas le terme du TTP.
Si D2 excède D1 (le Dieu de R1) : « rector » de la superstition, il reste pris dans le cycle de l’anthropomorphisme et conçu comme Sujet moral ou Personne.
Nous devons donc aller plus loin (herméneutes, encore un effort !) : non seulement passer de R1 à R2 mais passer de R2 à R3, la vie selon la raison.
Le philosophe ne peut limiter la raison à une simple fonction d’herméneutique critique et la vie est irréductible à R2.

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Vanleers » 21 janv. 2014, 10:23

Reprenons.
Pour André Tosel, le TTP met en œuvre la philosophie comme explication génétique de l’imaginaire religieux et de son herméneutique propre.
L’accord sur la même morale universelle qui unit le philosophe, lequel la déduit des propriétés de la nature humaine, et le bon lecteur de l’Ecriture, lequel la reconnaît comme invariant du texte et dont la vision finaliste est pratiquement bonne, ne peut pas cacher la différence.
D3 (le Dieu de R3) est une idée adéquate de Dieu alors que D2 en est une idée inadéquate.
La causalité morale liée à D2, fondée sur un anthropocentrisme propre à la théologie morale rationnelle, n’épuise pas la causalité même.

Les chapitres 3 et 4 du TTP (le ch. 3 est, selon Tosel, l’équivalent d’E I 17 et sc.) montrent la non appartenance de la philosophie spinozienne à la raison herméneutique parce qu’elle est connaissance et amour de Dieu (à l’inverse, la démarche de Laux relève de l’inflation herméneutique).
Dieu n’est pas Amour-Sujet, il ne « veut » rien au sens anthropomorphique.
Si D2 est un modèle pour la vie éthique, il n’est pas un modèle de l’être. En R2, l’amour pour D2 reste passionnel car c’est l’amour d’individus subjectivés pour un Dieu garant de reconnaissance réciproque.

Par contre, D3 est solidaire de la connaissance par les causes.
Ainsi, R3 est-elle la religion philosophique qui rectifie en permanence le rapport finalisé et herméneutique à la réalité.
Il s’agit bien d’une religion, religion spéculative en ce qu’elle fait toujours le détour par le principe producteur auquel tout appartient alors qu’à l’inverse la lecture humaniste (en R2) tente de faire l’économie de ce détour.
Ni humanisme anthropocentrique, ni herméneutique anthropomorphique, R3 relève d’une décentration de toute illusion finaliste d’être un empire dans un empire.

La lecture herméneutique ne va pas jusqu’au bout de ce qu’implique la thématique de l’idée adéquate de Dieu et s’en tient à une religion morale incapable de penser l’identification spinozienne entre speculatio-religio-ethica.
Dans le TTP, l’idée adéquate de Dieu (D3) identifié aux lois de la productivité naturelle est une instance critique de D2 et D1 La raison n’est pas une raison morale mais une raison qui connaît par les causes alors que l’herméneutique est une position interprétative mais non causale.
Le sage essaie de vivre par-delà ce Dieu-personne (D2) tout en coopérant et vivant avec ceux qui sont les fidèles et les herméneutes de ce Dieu mais l’éthique du sage n’est pas l’équivalent de la justice et de la charité (qu’il reconnaît néanmoins).
La philosophie comme connaissance de D3 est religion en ce qu’elle explique, à partir de l’idée de Dieu, toute puissance produite.

La philosophie relativise les religions : elle se constitue en Dé-religion.

Le seul Autre qui ne soit ni mystère ni instance d’assujettissement est l’Autre de la Nature dont nous avons l’idée. Ne voulant rien, le Dieu nature n’assujettit pas.
La philosophie produit le savoir des causes de la foi, de la croyance et de l’obéissance.

La lecture herméneutique du TTP est trop pressée d’obéir, même si son obéissance est la bonne. Elle refuse de faire le pas de la philosophie comme connaissance de Dieu et des choses (humaines aussi) et de sa béatitude propre.

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Vanleers » 21 janv. 2014, 10:26

Avant de reprendre, à grands traits, l’article d’André Tosel, donnons quelques éléments de la réponse d’Henri Laux à cette critique. Son article s’intitule : « Religion et philosophie dans le TTP. Débat avec André Tosel ».

Laux confirme que son approche de Spinoza (TTP et Ethique) met l’accent sur la textualité conçue comme système de signes linguistiques mais, aussi, éthiques.
Selon lui, interpréter les signes revient à les situer dans un processus de causalité.
Le processus d’interprétation requis en R2 est autre chose que le savoir totalement parcellaire et aléatoire des signes et prodiges valorisés par R1.
L’homme procède à la réinterprétation permanente de son existence modale ; là se dit l’historicité spinoziste.
L’Ethique permet de penser l’historicité comme interprétation de la réalité et le TTP doit être considéré comme un scolie de l’Ethique.

A mon point de vue, Henri Laux ne répond pas vraiment à la critique d’André Tosel.

Certes, l’interprétation de l’Ecriture autorise la transition de R1 à R2, ce qui constitue un progrès éthique indéniable, mais elle ne peut pas aller plus loin.
Peut-être sous l’influence de Ricoeur, Henri Laux a-t-il suivi la démarche heuristique d’avant la révolution scientifique du XVII° siècle, lorsqu’on voyait encore le monde comme un grand Livre qu’il fallait lire et déchiffrer.
Spinoza, quant à lui, a intégré la révolution opérée par Galilée et Descartes et met en œuvre la raison qui connaît par les causes, dépassant ainsi l’herméneutique et accomplissant le pas décisif de R2 à R3.
R3, c’est la philosophie mais c’est encore une religion au sens où elle part de D3, le Dieu-Nature. Mais, comme R3 relativise les religions, Tosel l’appelle une Dé-religion.

La formule de Marcel Gauchet, citée au départ, s’applique donc mieux au spinozisme qu’au christianisme et nous dirons, cette fois à meilleur titre, que :
« Le spinozisme est la religion de la sortie de la religion »

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Vanleers » 22 janv. 2014, 16:12

Ajoutons une note de Charles Ramond (TP p. 28 n. 3 PUF 2005) qui résume bien l’article d’André Tosel :

« André Tosel discute en effet la thèse de Henri Laux selon laquelle le TTP serait une mise en évidence de la contradiction interne à l’imaginaire religieux : « La contradiction oppose R1, religion d’extériorité fondée sur une lecture « miraculeuse » des textes fondateurs – productrice de pratiques d’exclusion et de soumission à des autorités charismatiques, meurtrières de la possibilité même de développer la connaissance de la nature –, à R2, religion d’intériorité fondée sur une lecture « opérationnelle » de l’Ecriture, productrice de pratiques de coopération et de participation à un pouvoir démocratique, compatible avec le développement des connaissances scientifiques et philosophiques. Cette contradiction se résout, conclut Tosel, de manière immanente en ce que le même imaginaire religieux contient la possibilité de se transformer en passant de R1 à R2 et qu’il accomplit cette transition avec l’aide de la raison naturelle herméneutique qui critique l’Ecriture à partir de l’Ecriture et dégage son noyau moral. » Tosel va proposer de complexifier le modèle en ajoutant une religion « R3 », qui est « déliaison causale des liaisons produites, des religions, une religion de la Dé-religion ».

Quelques remarques sur ce texte :
1) Il faut souligner qu’il y a un réel progrès éthique dans le passage de R1 à R2
2) Ce passage s’effectue en ne sortant pas du cadre religieux mais par une interprétation de l’Ecriture à partir de l’Ecriture.
3) Ch. Ramond parle de « complexification » du modèle alors qu’à mon point de vue il faudrait plutôt parler de sortie du modèle. Par la raison qui connaît par les causes (et non pas qui interprète), Spinoza fait le pas décisif de R2 à R3. Certes, R3 est encore une religion au sens où elle part de Dieu (D3) mais il s’agit de Dieu-Nature et R3 est dite Dé-religion.

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Vanleers » 05 févr. 2014, 14:52

Si le spinozisme est la religion de la sortie de la religion, il reste une religion, ne serait-ce que parce qu’il part de Dieu (pas dès la première définition de l’Ethique mais très rapidement après)

L’Ethique culmine dans la connaissance du troisième genre et l’Amour intellectuel de Dieu.
Dans le scolie d’E V 36, Spinoza devient même lyrique et écrit :

« Et c’est cet Amour, autrement dit béatitude, qu’on appelle Gloire dans les livres Sacrés, et non sans raison. Car que cet Amour se rapporte à Dieu ou à l’Esprit, c’est à bon droit qu’on peut l’appeler Satisfaction de l’âme, laquelle en vérité ne se distingue pas de la Gloire. Car, en tant qu’il se rapporte à Dieu, c’est une Joie, s’il est encore permis d’user de ce vocable, qu’accompagne l’idée de lui-même, et de même aussi en tant qu’il se rapporte à l’Esprit. »

La connaissance du 3ième genre est la connaissance intuitive de l’insertion du fini dans l’infini qu’accompagne l’Amour intellectuel de Dieu, et elle tient plus du chant d’allégresse que d’une connaissance scientifique.

A ce chant peuvent faire écho certains hymnes proprement religieux qui, eux aussi, célèbrent la joie et la vie.

Dans le scolie du deuxième corollaire d’E IV 45, Spinoza écrit qu’il est d’un homme sage d’user « [...] de l’agrément des plantes vertes, de la parure, de la musique, des jeux et exercices du corps, des théâtres… »

Je ne vois aucun inconvénient, au contraire, à y joindre, par exemple, l’Agni Parthene ou l’Acathiste à la Mère de Dieu.

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar aldum » 05 févr. 2014, 21:04

Vanleers a écrit :La connaissance du 3ième genre est la connaissance intuitive de l’insertion du fini dans l’infini qu’accompagne l’Amour intellectuel de Dieu, et elle tient plus du chant d’allégresse que d’une connaissance scientifique.

A ce chant peuvent faire écho certains hymnes proprement religieux qui, eux aussi, célèbrent la joie et la vie.

Dans le scolie du deuxième corollaire d’E IV 45, Spinoza écrit qu’il est d’un homme sage d’user « [...] de l’agrément des plantes vertes, de la parure, de la musique, des jeux et exercices du corps, des théâtres… »

Je ne vois aucun inconvénient, au contraire, à y joindre, par exemple, l’Agni Parthene ou l’Acathiste à la Mère de Dieu.

Re



Pour la musique et « les plantes vertes », on voit assez bien, mais avons-nous une idée fine de ce qu'entendait Spinoza par les « jeux et exercices du corps » ….. ?

La connaissance du troisième genre exprimée comme chant d'allégresse ? Pourquoi pas ;
mais n'est-ce pas , d'abord, la musique elle-même, dans certaines de ses expressions, qui favorise cette disposition de l'âme à accéder à cet état de disponibilité, de détente et d'intuition qui caractérise le 3° genre ?
Cioran : « on ne dira jamais assez ce que Dieu doit à Bach »...
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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Vanleers » 05 févr. 2014, 21:19

A aldum

Je ne sais pas si Spinoza a précisé ce qu’il entendait par « jeux et exercices du corps ».
Je suis d’accord avec ce que vous écrivez sur la musique et j’ai bien apprécié la citation de Cioran.

Bien à vous

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Pourquoipas » 09 févr. 2014, 00:12

Vous êtes parfois étonnants.
Il est évident, sans aucun doute possible, que les "jeux et exercices du corps" sont ce que nous appelons maintenant le sport (pratiqué bien sûr, pas regardé) - à quoi on peut ajouter la danse.
PS - Je pense que l'être humain a toujours éprouvé le besoin d'exercer son corps de manière gratuite (quoique avec règles et discipline), seul ou en groupe, parallèlement à l'effort et exercice physique que requiert le travail manuel, qui sont d'un autre ordre (p. ex. la gymnastique et les jeux de ballon sont très anciens).
PS - Inutile de répondre à ce message, je ne veux pas créer une digression tumorale (c'était juste une remarque en passant). Et reprenez le fil que vous avez commencé à dérouler.

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar aldum » 09 févr. 2014, 10:04

Pourquoipas a écrit :Vous êtes parfois étonnants.
Il est évident, sans aucun doute possible, que les "jeux et exercices du corps" sont ce que nous appelons maintenant le sport (pratiqué bien sûr, pas regardé) - à quoi on peut ajouter la danse.




Oui, nous le soupçonnions un peu, évidemment ;

j'ai formulé cette remarque coupable, du fait que nous connaissons mal ce qui a constitué la vie, hors œuvre, de Spinoza, et pouvons douter un peu de son intérêt personnel pour quelque activité physique que ce soit ; il m'a paru tentant de formuler, pour cette raison, une remarque de ce genre, en jouant sur son ambiguïté...
mais vous avez raison, cela manque de sérieux ;
mea culpa.

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Re: Le spinozisme est-il la religion de la sortie de la reli

Messagepar Vanleers » 26 févr. 2014, 10:59

On pourrait dire, en paraphrasant von Clausewitz, que le spinozisme est la continuation de la religion par d’autres moyens.

On parle en effet de religion, tant le mot Dieu est omniprésent dans l’Ethique, ce qui a suscité de nombreux commentaires.
Pourquoi, dans la partie I de l’Ethique, Spinoza appelle-t-il la Substance Dieu ?
Pourquoi, dans la préface de la partie IV, pose-t-il l’identité : Dieu ou la Nature ?
Ne suffisait-il pas de parler de Réalité ou d’Etre ?

C’est que le concept de Dieu chez Spinoza est plus riche que ne le laissent entrevoir ces dénominations.
Nous en prenons conscience dans la partie V lorsque nous abordons les questions de l’éternité, de la connaissance du 3ième genre et de l’amour intellectuel de Dieu.
Nous apprenons, en E V 35, que :

« Dieu s’aime lui-même d’un Amour intellectuel infini. »

La démonstration de cette proposition repose sur un « Dei natura gaudet infinita perfectione » (la nature de Dieu jouit d’une infinie perfection).

Or, ce « gaudet », qui conduit Macherey à écrire : « Le monde est en joie », n’apparaissait pas dans les parties précédentes de l’Ethique, en tout cas pas de façon explicite et ouvre une perspective éthique jusque-là inouïe qui sera formulée dans le scolie d’E V 36 :

« Nous comprenons par-là clairement en quoi consiste notre salut, autrement dit béatitude, autrement dit Liberté, à savoir, dans un Amour constant et éternel envers Dieu, autrement dit dans l’Amour de Dieu envers les hommes. »

Ces points sont développés très clairement dans un article de Denis Collin : « Spinoza et l’amour intellectuel de Dieu ».
On le trouve en :

http://denis-collin.viabloga.com/news/s ... rpretation


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