hokousai a écrit : Alors notre problème est dans "" SINON EN TANT QU 'ELLES SONT COMPRISES DANS LES ATTRIBUTS DE DIEU """
Je dirais que comprise dans les attributs de Dieu ne suffit pas à les faire exister donc que comprise dans les attribut de Dieu n engendre pas la nécessité de la chose .
Allons jusqu'au bout de la citation
E2P8 corollaire : Il suit de là qu'aussi longtemps que les choses particulières n'existent qu'en tant qu'elles sont comprises dans les attributs de Dieu, leur être objectif, c'est-à-dire les idées de ces choses n'existent qu'en tant qu'existe l'idée infinie de Dieu ; et aussitôt que les choses particulières existent, non plus seulement en tant que comprises dans les attributs de Dieu, mais en tant qu'ayant une durée, les idées de ces choses enveloppent également cette sorte d'existence par laquelle elles ont une durée.
hokousai a écrit :(...)
Moi je dis que comprise dans les attributs de Dieu, elle n'existe pas .
Vous prenez là une position contraire à celle du texte qui dit explicitement qu'elles existent même si ce n'est qu'en tant que comprises dans les attributs.
Spinoza me semble exprimer ici clairement qu'il considère une existence selon le caractère de l'éternité en tant que les essences sont comprises dans les attributs et une existence de l'essence dans la durée où elle s'effectue.
L'essence et l'existence de Dieu étant la même chose, il est un peu délicat de dire qu'une chose comprise dans les attributs de Dieu n'existe pas.
Je suppose que ce n'est, comme bien souvent, qu'une question de définition et de vocabulaire, aussi quel mot emploieriez-vous pour cette forme d'existence ou d'être des essences en tant qu'elles sont comprises dans les attributs de Dieu, c'est-à-dire du point de vue de l'éternité ?
hokousai a écrit :En conclusion du scolie de la prop 10(partie 2) Spinoza dit
"" je n’ai pas dit qu’appartient à l’essence de la chose ce sans quoi le chose ne peut ni être ni se concevoir .mais j ‘ai dit ce qui constitue l’essence de la chose c’est ce dont la PRESENCE pose la chose et dont la suppression supprime la chose ""
Donc exit des essences éternelles.
Soyons précis dans les citations...
Ethique, livre 2 proposition 10, Corollaire, scolie : (...) id necessario essentiam alicujus rei constituere dixi quo dato, res ponitur et quo sublato, res tollitur vel id sine quo res et vice versa id quo sine re nec esse nec concipi potest.
Traduction : j'ai dit que cela constitue nécessairement l'essence d'une chose, ce qui étant donné, la chose soit posée et étant supprimé, la chose soit ôtée ou encore ce sans quoi la chose, et vice versa ce qui sans la chose, ne peut être ni être conçu.
Nulle part, il n'est question d'existence ou de présence mais de "dato", de donné, comme dans "ex data" = étant donné. Il s'agit d'être et d'être conçu, non pas d'exister. L'essence d'un mode particulier ne fonde pas son existence, l'essence d'un mode particulier est éternel en tant qu'il est compris dans les attributs de Dieu, le mode et son essence sont, comme tout le reste, nécessaire de par la nécessité divine mais pas par eux-même.
Et si les modes n'avait pas une forme d'éternité, que signifierait ceci ? :
E5P23 : L'âme humaine ne peut entièrement périr avec le corps ; il reste quelque chose d'elle, quelque chose d'éternel.
hokousai a écrit :............................................................................................
Moi je veux bien débattre avec vous mais sériez un peu les problèmes et faites des citations précises . Je suis désolé mais mon investissement sur Spinoza ne peut se satisfaire d’ approximations .Cela dit je suis prêt à reconnaître mes erreurs .
Hokousai
Mon sang gascon voudrait que je laisse "l'offensé" vous répondre mais je me permettrais de noter que les arguments ad hominem ou votre étrange usage de "platonisme" ou "platonicien" comme de quasi-insultes sont inutiles.
Vos citations sont elles aussi approximatives et mal référencées mais les approximations sont normales sur un forum : il n'y a pas de directeur de thèse ou de comité de lecture pour valider ce qui est dit
D'autre part, si je n'ai pas répondu à votre réponse précédente c'est que vous m'avez mal lu et que nombre de vos remarques me semblent étonnament à côté des principes de Spinoza. Nulle part je n'ai parlé d'essences générales ou de mode en général, vous dites que les choses ne sont pas les objets de leur idées or l'esprit humain est l'idée du corps humain, vous dites qu'il n'y a pas de nécessité extérieure au mode alors que le mode se définit justement comme ce qui n'est pas en soi mais en autre chose.
En conclusion, pour faire avancer la question, je pense que nous percevrions mieux votre position si vous nous expliquiez comment vous comprenez l'éternité selon Spinoza et son rapport ou son non-rapport à la durée, comment vous percevez la nature des modes et leur extérieur en prenant en compte la logique indiquée dès le départ :
axiome 1 : Tout ce qui est, est en soi ( défintion 3, la substance = ce qui est en soi et est conçu par soi) ou en autre chose (définition 5, le mode = ce qui est dans autre chose et est conçu par cette même chose).
Ensuite, comme je soupçonne l'idée que vous avez, je suppose que ce que vous voulez dire c'est qu'il n'y a pas d'essence personnelle de la chose, pas d'image éternelle. Je serais alors assez d'accord. La part d'éternité de l'essence passe par une perte d'identité en cela que l'ordre des identités n'a de sens que par rapport à un mode particulier (E1Appendice : comme si l'ordre, considéré indépendamment de notre imagination, était quelque chose dans la nature).
Donc, si il y a de l'éternel, ce n'est ni une forme de type géométrique, une mathématisation, du raisonnable (2e genre de connaissance) ni de l'image, du représentable (1er genre de connaissance) mais de l'essentiel, de l'intime (3e genre de connaissance). Il n'y a pas de réminiscence ou de révélation des essences éternelles mais il y a expérimentation intime, rapport particulier que l'on effectue soi-même.
C'est vrai que lorsque je parlais des petits napoléons, on pouvait rapprocher ça d'une sorte d'image de Napoléon qui se reproduirait en simulacres dans le style de Platon, mais j'évoquais là les notions communes par lesquelles les essences, l'intimité des existences, partagent quelque chose de réel, d'effectif, "communiquent" par-delà les notions de temps ou d'espace.
L'essence éternelle, c'est celle que chacun sent en soi. La "communication" des essences, c'est par exemple quand on se dit qu'on partage la même expérience que celle d'un autre. On lit Spinoza (ou bien Platon...) et on se dit : "C'est tout à fait ça ! Il exprime ce que j'exprime !". On partage des choses avec l'autre en dépit de la non-contiguité spatio-temporelle.
Ce n'est pas une relation transcendante d'une essence parfaite s'incarnant en simulacres plus ou moins ressemblant, c'est une relation immanente de proximité essentielle, une intimité partagée.
P.S. : attention, je soupçonne qu'il y ait des amoureux de Platon sur ce site (
http://tempo.phpnet.org/spinoza/modules ... e&artid=31 )