Miam a écrit :Quant au chaos et au cosmos, ces deux termes ne conviennent pas à la pensée spinozienne qui, comme on le verra peut-être plus tard, est un acosmisme. Bref, je ne crois pas que l'on puisse, avec, Spinoza, passer du chaos au cosmos. Par contre on passe de la passivité à l'activité. Et c'est là ce que je montre en entamant la lecture de la quatrième partie dans le sujet "similitude en III 27".
Pour revenir au sujet du fil, les sciences expérimentales s'occupent de cosmos, de relations reproductibles, et si on ne veut pas en rester à une métaphysique sans relation à elles, il faut saisir ce passage d'un chaos-cosmos métaphysique où la relation est unique au cosmos tel qu'il leur est connu.
Selon moi, on passe de l'un à l'autre par les notions communes. Et autant les sciences expérimentales sont susceptibles d'apporter de la connaissance sur les notions communes, autant elles ne peuvent rien dire des essences singulières. Les notions communes sont falsifiables au sens de Popper, les essences ne le sont pas.
C'est dans ce cadre que je disais ailleurs que "le mouvement et le repos" comme notion commune la plus générale des corps, n'est pas forcément celle qui convient à ce que l'on sait aujourd'hui des corps, et que l'énergie serait peut-être plus adaptée.
P.S. : je suis en train de lire "Procès et Réalité" de Whitehead et son système métaphysique est vraiment très intéressant sur ces questions. C'est pratiquement la même chose que Spinoza mais avec une position du côté des modes plutôt que de Dieu, un pluralisme plutôt qu'un monisme, le tout intégrant les notions de champ, de corpuscule, les géométries et autres notions physiques. Et pour faire plaisir à Sescho, Whitehead se déclare franchement platonicien, un platonisme en opposition avec Newton ce qui va m'amener à relire le Timée.