Pour être franc, je dois dire que j'ignore si j'aurai le temps et le courage de participer à un grand débat sur la preuve cosmologique, mais c'est avec plaisir que je lirai tes réflexions à ce sujet. En attendant, je réponds rapidement à ton message :
YvesMichaud a écrit :La définition de nécessaire est fixée: «ce qui ne peut pas ne pas être».
Oui, ça je m'en doute un peu... mais ça se complique épouvantablement aussitôt qu'on demande ce qui rend la nécessité nécessaire (définition, etc.).
Il signifie donc, en conséquence, une absence de cause extérieure.
Là d'accord, c'est plus clair.
Donc, le grand défi de la preuve cosmologique est de prouver cette proposition:
Si un nécessaire existe, il est parfait (un parfait existe)
...ce que tu ne fais nulle part...
Mais perso, j'ai une autre approche, que je juge plus rigoureuse. La voici.
Le Monde est soit contingent, soit nécessaire
Or, le monde n'est pas nécessaire
Donc, le monde est contingent
Je prouve la mineure:
Tout nécessaire est parfait*
Or, le Monde n'est pas parfait
Donc, le Monde n'est pas nécessaire
Pour limiter l'étendue de mes critiques, je te rappelle simplement que la majeure n'est toujours pas prouvée, et que tu vas avoir quelque difficulté à le faire sans t'inspirer de la preuve ontologique !
Ce qui est contingent a une existence qui ne lui est pas essentielle, donc cette existence ne s'explique pas par ce qu'est l'être contingent. Donc, suivant l'axiome: ce qui ne s'explique pas par soi, s'explique par autrui, je peux dire que l'existence du contingent s'explique par autrui, que nous appellerons cause. Bref, le contingent est causé. Mais on ne peut remonter infiniment dans une série de causes. Il faut donc s'arrêter à un être non contingent (=nécessaire).
Non seulement cela ne prouve pas que cet être nécessaire soit Dieu (et encore moins qu'il soit le Dieu des chrétiens !), mais personnellement je conteste même la phrase écrite en rouge, car je n'en perçois aucunement la nécessité. Je n'ai aucun mal à concevoir que l'Univers (le Tout, la substance) existe depuis toujours, et, subséquemment, que les chaînes de causalité soient infinies. En revanche, la raison d'être de la substance elle-même ne peut évidemment pas faire partie d'une telle chaîne. C'est en quoi elle est nécessaire. Quant à prouver sa perfection, c'est là l'objectif des preuves de Bardamu -- exercice d'une grande subtilité mais, selon moi, fondé sur de la glaise...
Zerioughfe