de la violence

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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Cupiditas
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de la violence

Messagepar Cupiditas » 10 déc. 2013, 17:30

D'un point de vu spinoziste, est-il correcte de dire que « l'homme est par nature violent »? .

Ici, par violence, j’entends cause de souffrance donc des sentiments accompagné de tristesse.
Hors je sais que dans l'essence d'une Nature, il n'a rien de négatif en elle.

Ce que je veux dire c'est que dans des débats internet, certaines personne rapportent le vice directement à la nature humaine et qui pour ma part ce rapporte plutôt aux natures extérieures de l'homme ( les passions).
Le conatus est l'essence de l'homme et la réaction du conatus dans un environnement, ça nature ?

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QueSaitOn
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Re: de la violence

Messagepar QueSaitOn » 06 janv. 2014, 13:27

Le concept de "nature humaine" est toujours sujet à caution, lorsqu'il est mal employé, et surtout lorsqu'il sert d'alibi à certaines idéologies (il est clair que décréter "l'homme" par nature violent, revient à naturaliser les conflits et guerres, sans en chercher à comprendre les causes précises, évacuant tout débat, et les remèdes éventuels à apporter).

Présenter comme ceci l'homme "par nature", n'est ce pas une manière de figer une définition de l'humain, le soustrayant ainsi aux causes extérieures et mouvantes ?

Il y a plusieurs manières de figer l'essence de l'homme:

a) le risque de rapporter l'essence de l'homme à un individu en particulier, un individu pris à part, ce qui restreint le champ d'étude (dans quelle mesure la mesure de l'humain se réfère t-elle uniquement à un individu pris à part ?). Le concept de sujet individuel étant aussi un produit historique.

b) le risque de "naturaliser" l'humain, évacuant ainsi sa dimension sociale et historique: mais ici - et bien que la philosophie de Spinoza ne soit pas incompatible avec un point de vue historique - nous touchons à l'une des limites de Spinoza: l'Histoire n'a pas sa place dans l’Éthique.

c) comme vous le soulignez, le terme de "violence" sans autre précision, sans autre cause que lui-même, tend en effet, à introduire du "négatif" dans une philosophie qui reste de part en part affirmative: la violence surgit là où une affirmation entre en conflit avec une autre (qui peut être interne ?).

Il faudrait définir la violence du point de vue spinoziste: la souffrance par exemple n'est pas nécessairement liée à une violence. Et la violence n'apparaît pas forcément sous les traits d'une force brutale et physique (cf les analyses de Bourdieu sur la légitimité de la violence d’État, on pourrait ajouter la violence quotidienne des rapports au travail qui n'est pas toujours vécue comme telle etc.).

d) Enfin, et cela a été mentionné dans de récentes interventions, il n'y a pas de définition de "nature humaine" dans l’Éthique.

Bien à vous,


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