Messieurs, bonjour
Je me contrefous totalement de Badiou, que je n'ai aucune raison de vénérer bien qu'ayant vécu de près les événements d'il y a quarante ans sans avoir été jamais ensuite maoïste.
C'est la raison pour laquelle j'ai pu citer son article sans être pollué par les comportements humains issus de E2P17 et E2P18. J'ai lu cet article, en soi, avec intérêt, sans aucun historique de son signataire, et sans position kryptocommuniste, comme je le ferai demain, de quelque plume qu'il s'agisse (avec certaines limites inutiles à développer ici), qu'elle vienne de droite ou de gauche, comme on dit et sous-jacent. Aucune arrière pensée systémique donc derrière ma réaction.
Cette clarification faite, afin d'éviter le débordement qui s'amorce rapidement, comme d'habitude, je persiste à dire que cet article de Daniel Cohen est un film de la "surface des événements" manifestés depuis bientôt vingt ans (ce qui n'est pas la même chose qu'en donner une explication rationnelle), qui relève donc du premier genre de connaissance. La presse s'en fait d'ailleurs le relais et tombe un peu dans le panneau qui consisté par exemple à mettre en cause le système de rémunération des traders dans la dérive du système (même type de raisonnement qui jadis faisait dire au roi de France que les coupables étaient les fermiers généraux).
Etant issu du sérail bancaire, j'ai moi-même participé, il va y avoir bientôt vingt ans, aux premières commissions de "sachants" qui ont réfléchi sur ce qu'on appelle la titrisation. Je suis donc bien placé pour connaître, en interne bancaire, les objections qui ont été présentées alors, mais qui n'ont pas prévalu comme l'histoire le montre, sous la pression du "capital", donc de la recherche du profit ou de la reconnaissance de ses pairs. Il est donc mensonger de dire et faire croire que l'on découvre les conséquences de ce qui, en son temps, a été objecté comme conséquence possible. Ce qui est donc en cause, ce n'est pas l'économie de marché, sur le jugement spinoziste de laquelle je vous approuve totalement, que la position du "politique", donc des représentants du système de gouvernance, face au centre de décisions "sous-marin" qui semble trop souvent lui imposer ses lois.
Nous verrons bien, par exemple, dans les mois prochains, quand le calme reviendra, s'il revient, ce que vont faire les pouvoirs politiques, "démocratiques ou pas", ne serait-ce qu'au niveau des paradis fiscaux par exemple, dont l'importance est cruciale, et qui sont l'opacité même. Or, la "lecture rationnelle des événements" ne peut qu'être parallèle à leur transparence, donc à la maîtrise de tous les paramètres qui les constituent. Nous en sommes bien loin.
Certes la critique est facile et l'art difficile, mais c'est contrer petitement que de me demander de proposer une version alternative. La puissance de l'homme d'aujourd'hui, au delà de celles relevant de ses capacités personnelles, est le fruit d'une histoire collective, qu'enrichit sa poursuite incessante. Il s'agit donc bien de savoir, au delà de la pédagogie "ex post", dont je n'attends pas qu'elle condamne le "capitalisme", concept universel éculé et pernicieux, ce que ceux qui savent et comprennent vont pouvoir, "via le politique", démocratique ou pas, universel pour l'heure, imposer à ceux qui tirent, au niveau où se situe le problème, les vraies ficelles.
Car autant "la main invisible" doit être respectée comme loi des rapports de mouvements et de repos entre les corps singuliers (ce que les problèmes environnementaux nous rappellent), autant "la main invisible" en matière économique est une mystification partielle, de meme nature que celle, hier, qui remettait le pouvoir au confessionnal.
Amicalement et last message sur le sujet.
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