Je reviens plus directement au sujet de ce fil.
On devient spinoziste parce que, d’abord, on y est venu et c’est parfois le cas de celui qui a entendu dire que l’Ethique était une éthique de la joie et que Spinoza était un philosophe de l’amour.
Ceci, on le comprendra de mieux en mieux en lisant et pratiquant l’Ethique car Spinoza propose, en effet, une véritable culture de la joie.
Il démontre que la sagesse de l’homme libre est une méditation de la vie (E IV 67) et j’aimerais insister sur ce point.
La méditation de la vie peut s’apparenter à la méditation de pleine conscience dont il a été question en :
viewtopic.php?f=17&t=1580Rappelons que cette méditation utilise quatre moyens simples :
1) être attentif à sa respiration
2) être attentif à son corps
3) être attentif aux sons qui nous parviennent
4) être attentif aux pensées qui surviennent et qui nous sortent de l’exercice d’attention des points 1, 2 et 3.
Dans la méditation spinoziste, on ajoutera un cinquième moyen, celui-là primordial et on aura :
0) être attentif à la joie
1) être attentif à sa respiration
2) être attentif à son corps
3) être attentif aux sons qui nous parviennent
4) être attentif aux pensées qui surviennent et qui nous sortent de l’exercice d’attention des points 0, 1, 2 et 3.
Il s’agit en effet et avant tout, d’être attentif à la joie du monde (E V 35 dém.), d’éprouver la gratitude de vivre, d’être orienté vers ce qu’il y a de bon dans la vie (E V 10 sc.).
On pourrait parler ici d’une méditation « eucharistique », eukharistia signifiant, en grec, reconnaissance, action de grâces.