Messagepar DGsu » 21 févr. 2007, 16:16
Spinoza
Les translucides mains du juif polissent
Dans la pénombre le dur cristal et
Le soir qui se meurt n’est que froid et peur.
(Chaque soir aux autres soirs ressemble.)
Les mains et l’espace de jacinthes,
Qui pâlissent au fond du ghetto,
N’existent guère pour l’homme paisible
Qui rêve d’un diaphane labyrinthe.
La gloire ne le trouble point, vague
Reflet d’un rêve au rêve d’un miroir,
Ni les tendres et craintives amours.
Libre du mythe et de la métaphore
Il polit le cristal : carte infinie
De Celui qui est toutes ses Etoiles.
Jorge Luis Borges
"Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes." Rosa Luxemburg